Retour à Railton, un Low Traffic Neighbourhood pérennisé — par The Ranty Highwayman

Il m’a semblé approprié, après un été silencieux, de relancer mes publications par une petite traduction qui est la suite d’un billet traduit il y a deux ans. Parler quartier apaisé ça fait du bien, non ? Dommage que ce soit outre-Manche et non dans l’Orléanais…

Voici la traduction de « Railton Revisited » publié le 25 août 2023 sur The Ranty Highwayman.

Il y a un peu plus de deux ans, j’ai visité le low traffic neighbourhood de Railton, au sud-est du centre-ville de Brixton, dans le sud de Londres. J’y suis retourné parce que j’avais vu sur les réseaux sociaux des photos du projet en cours de pérennisation et que je voulais y jeter un œil.

D’un point de vue fonctionnel, le projet est le même que lors de ma dernière visite, avec un accès limité aux véhicules motorisés à Atlantic Road depuis Coldharbour Lane à l’extrémité nord-ouest (ci-dessous), cette première section créant essentiellement un cul-de-sac juste après. À l’extrémité sud-est, une barrière de bus a été conservée près de Herne Place, ce qui signifie qu’il existe une liaison à faible trafic entre Brixton et la gare de Herne Hill.

Il est important de noter que Shakespeare Road reste fermée à la circulation automobile au niveau de Mayall Road. Ainsi, grâce à des travaux de petite envergure, toute une zone a été libérée de la circulation automobile tout en maintenant un accès total aux bus, aux véhicules d’urgence et aux véhicules de service1.

Sur cette base, ce billet est en fait assez court, car le précédent est entré un peu plus dans les détails. L’essentiel est de savoir comment le borough londonien de Lambeth a rendu le projet permanent, et nous allons donc examiner de plus près l’extrémité d’Atlantic Road. Les 35 premiers mètres (à partir de Coldharbour Lane) sont réservés aux bus et aux détenteurs de permis de livraison, et sont dominés par de nouvelles plantations (ci-dessus).

En théorie, les détenteurs de permis de livraison ne peuvent entrer que par le bras opposé d’Atlantic Road, étant donné que les deux entrées depuis Coldharbour Lane sont condamnées et que seules les personnes bien informées arrivent par là. Les autres livraisons peuvent être effectuées en accédant à Atlantic Road par d’autres voies. Étant donné que cette première section restreint la circulation automobile, un espace piétonnier supplémentaire a été prévu, ainsi que des sièges (ci-dessus) et un parking pour les vélos.

Le filtre modal situé juste au sud de Marcus Garvey Way a également été amélioré (ci-dessus), de sorte qu’il est plus évident que les gens ne doivent pas circuler en direction du sud. Le passage en direction du nord est autorisé en raison de la manière dont le plan de circulation local a été organisé. Bien qu’il faille autoriser le passage des bus, le tracé de la route a été modifié pour renforcer visuellement l’intention d’interdiction générale de l’emprunter en véhicule motorisé.

J’ai un problème avec la signalisation qui, comme à l’entrée de Coldharbour Lane, utilise le marquage « BUS GATE » avec le panneau d’interdiction de circulation des véhicules à moteur (ci-dessus). Je crains qu’il ne s’agisse pas d’une combinaison approuvée et que Lambeth doive soit retirer les marquages, soit remplacer les panneaux par des panneaux de la série 953 (pour les spécialistes des panneaux), qui permettent d’accorder des dérogations à l’ordonnance sur la réglementation de la circulation aux « véhicules autorisés », mais pas aux détenteurs de permis de conduire.

L’autre changement majeur concerne Shakespeare Road, où une courte section de la rue est devenue essentiellement piétonne, les matériaux temporaires cédant la place à des matériaux permanents qui expliquent aux automobilistes qu’ils ne devraient pas se trouver là (ci-dessus). Au nord de la voie ferrée, Shakespeare Road est désormais une piste cyclable tranquille qui mène à la gare de Loughborough Junction.

Le tracé de la rue dans la zone la plus large est un peu curieux à cause de la voie ferrée qui la traverse, et donc, pour permettre l’accès des secours, la section piétonne de la rue dispose d’un espace pour le passage des véhicules avec un système de vidéoverbalisation. La disposition est telle qu’on ne perçoit pas bien comment la rue continue au-delà, ce qui renforce encore l’idée que les automobilistes n’ont pas le droit de passer. Les bancs et les plantations permettent de masquer l’arrière-plan tout en laissant un itinéraire que les véhicules de pompiers standard peuvent emprunter.

La photo ci-dessus est prise depuis le nord en regardant vers le sud et, une fois encore, la nature sinueuse de l’itinéraire d’urgence est visible, les plantations constituant une coupure visuelle. La photo ci-dessous montre de plus près les plantations, qui sont toutes des jardins pluiviaux qui facilitent l’inflitration des eaux de pluie.

Il y a également des poèmes de poètes de la région dans le cadre d’un sentier du patrimoine local (ci-dessous).

Ainsi, bien que le projet n’ait pas changé sur le plan fonctionnel depuis ma dernière visite, les dispositifs permanents et les plantations ne se contentent pas d’être esthétiques, ils contribuent à renforcer l’aménagement et à le rendre un peu plus explicite pour les automobilistes, ce qui me semble être une bonne chose. Même si les conducteurs doivent comprendre les panneaux de signalisation, le fait de les rendre faciles à comprendre permet de contrer l’argument souvent avancé de la confusion. Je vous laisse donc avec une petite vidéo du projet et je me demande si vous verrez la petite surprise (juste avant les 3 minutes) ?

Notes

  1. Pour des considérations plus générales sur la manière de faire respecter le principe du Low Traffic Neighbourhood, lire du même blogueur Rues apaisées & contrôle par caméra (février 2021). NdT

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3 réponses

  1. Yann d'Orléans dit :

    Et pendant ce temps là …. La seule donnée d’entrée à Orléans … Le stationnement

  2. janpeire dit :

    « Parler quartier apaisé ça fait du bien, non ? Dommage que ce soit outre-Manche et non dans l’Orléanais… »
    À l’occasion de la fête des barquettes, le decumanus de l’antique Cenabum 🙂 n’a jamais été autant occupé par les 4×4 engagés dans la rue du Bourdon blanc, malgré « l’interdiction » affichée en amont.
    Et que dire de la circulation des VUS dans la partie piétonne, jusqu’à une « limousine » toute préfectorale, sénatoriale ou autres officialités prostatiques, en sens interdit et bloquée à la borne d’entrée.
    Non, nous ne sommes pas prêts à avoir un quartier « apaisé » sur le modèle présenté.

    • J’ai vaguement été faire un tour vendredi en fin d’après-midi sur l’arrière du festival (pour vérifier qu’il n’y a en effet pas d’itinéraire de délestage lisible au-dessus des quais) et j’ai en effet été consterné par la congestion à l’angle Bourgogne/Tour-Neuve.

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