À Orléans, c’est « le temps de l’engagement »… de la réflexion !

C’est un premier article paru début avril dans La République du Centre qui m’avait interloqué. Sous le titre « Le plan d’actions pour la transition écologique d’Orléans Métropole présenté ce jeudi : à quoi faut-il s’attendre ? » j’avais été supris de ne trouver au rayon « transport » que ce paragraphe (le gras est de mon fait) :

Pour le transport, l’accélération sur le transport à la demande, déjà engagée, va se poursuivre. Une tarification solidaire pour les transports en commun sera à l’étude. Avec la notion de « ville du quart d’heure », le plan de circulation sera revu et une zone à faibles émissions ou des restrictions de circulations dans certaines zones devrait entrer en concertation. Sans oublier la mise en œuvre du plan Vélo voté en 2019.

Ah le fameux plan vélo présenté en réunion publique début juillet 2019, il serait en effet ballot de l’oublier !

Un gros mois plus tard, un autre article de notre quotidien préféré accentuait ma perplexité : « Orléans Métropole va organiser une « Journée du vélo » le 21 mai ». Sous ce titre – et avec une photo de bus en illustration principale – l’article évoquait à nouveau… le transport à la demande, qui semble-t-il a beaucoup de succès ! D’accord, d’accord, mais il ne faudrait pas que l’arbre du transport à la demande cache la forêt de vélos…

Quand la réflexion traîne en longueur, la transition tant vantée rime avec incantation.

Le temps de la communication des annonces

Il y a d’abord eu dans le numéro du mois de mai du magazine municipal une double page d’ouverture sous le titre « Orléans Métropole passe à l’action ».
Une communication qui n’a pas laissé indifférent ce twittos :

Puis a été publié dans le courant du mois de mai un imposant document de 192 pages sous le titre « Le temps de l’engagement » qui là encore a fait l’objet d’un tweet amusé :

On peut voir qu’en matière de « solutions concrètes et chiffrées » on est encore (très) loin du compte pour le thème « mobilités durables ». J’ai extrait les trente pages consacrées à la mobilité durable (à télécharger ici). Les actions sont listées dans un tableau dont voici un exemple :

Pages 122 et 123 de la « feuille de route ».

Comme me l’a glissé quelqu’un qui sait de quoi il parle1 la cotation « coût/climat » est fantaisiste et l’absence de critères d’évaluation est bien pratique pour pouvoir continuer à noyer le poisson. Surtout quand on constate qu’au niveau du degré de « maturité de la solution », le « besoin d’études préalables » est massif. C’est quand qu’on passe à l’action déjà ?

J’ai surligné le cas emblématique de la rue scolaire, véritable épouvantail à élu(e)s. J’ai suivi de près la « pérennisation de l’expérimentation sur une école à Orléans » dont il est fait mention (voir Rues scolaires : la ville d’Orléans entre en petite section, 23 octobre 2021). C’est peu de dire que le thème « développer les rues scolaires » « mérite une progression ». Mais quand on lit « expérimentaton sur de nouvelles écoles à faire valider » on perçoit la vigueur de l’enthousiasme des élu(e)s pour cette solution si simple à mettre en place ! Le mauvais sketch de la rue Serpente est à cet égard tristement révélateur :

Ce document de 192 pages étant jugé à tort ou à raison pas communicable à grande échelle, un digest de 20 pages a été produit et diffusé à son tour sur les réseaux. Le titre de ce document tout en nuances de vert : « Ensemble, passons à l’action ! »

Voici ce qui a été retenu pour être mis en avant dans ce document concernant les « mobilités durables » :

Extrait de la brochure grand public distribuée dans les boites aux lettres.

Encore le transport à la demande dont on se demande bien ce qu’il a à voir avec la « transition »… Côté vélo, une simple politique de l’offre, qui certes n’est pas inutile, mais ne change rien aux conditions réelles de circulation2.

Dans l’avant-propos co-signé par Serge Grouard et Matthieu Schlesinger, on peut lire notamment :

Sans une ambition collective, partagée par tous, incarnée dans un projet global et cohérent, nous ne produirons que des mesurettes sans effet réel, qui ne seront qu’un énième coup d’épée dans l’eau. Il ne peut donc y avoir de transition sans implication et participation directe de vous tous, citoyens de la métropole.

Et aussi :

Cette feuille de route doit ainsi soulever de l’optimisme et de l’émulation. Elle doit renforcer
notre sentiment d’appartenir à un territoire commun qui a pris la transition écologique à bras-le-corps et elle doit nourrir, dans le même temps, notre fierté d’y apporter individuellement notre part.

Pour mesurer combien les élu(e)s se payent de mots dans les grandes largeurs, exhumons un document dont Serge Grouard a toujours été très fier, l’agenda 21 de la ville d’Orléans qui – il y a seize ans ! – brodait déjà sur le même thème3 :

L’Agenda 21 d’Orléans est le fruit d’un long travail, mené avec des citoyens de cette ville. Il constitue un programme d’avenir, exigeant et ambitieux. Certains, pourtant, le jugeront
peut-être partiel, inégal, incomplet. Ils auront raison. Le développement durable n’est jamais figé : il repose sur un principe d’amélioration continue. Et ce programme n’est qu’une première étape. Pour qu’il vive, pour qu’il s’enrichisse, il est indispensable que l’effort déjà entrepris avec les citoyennes et les citoyens se poursuive et s’élargisse. Si vous souhaitez,
vous aussi, participer à cet engagement de la Ville, contactez-nous. Nous en serons heureux.

On parlait déjà à l’époque de « favoriser le vélo », « diminuer l’impact de la voiture », « améliorer les transports en commun », « redonner sa place au piéton »4

On voit bien le fond du problème : c’est l’ambiance « tous ensemble ! tous ensemble ! » aussi creuse que trompeuse5. Que les élu(e)s aux commandes, parfois depuis très (trop) longtemps, cessent d’exhorter leurs administrés à la mobilisation (vaine) et se décident plutôt à passer sérieusement à l’action (concrète). C’est leur action, et elle seule, qui peut créer les conditions d’une authentique transition. Tout le reste est de la mauvaise littérature.

Au cours du conseil municipal qui s’est tenu hier mercredi 29 juin, une délibération portait sur l’augmentation du tarif de stationnement sur voirie. Serge Grouard a réagi à deux interventions de l’opposition en se lançant dans une tirade de près de cinq minutes dont voici une retranscription partielle (intervention à retrouver en vidéo ici) :

« Prenons un peu de recul dans le temps, regardons il y a un quart de siècle, […] regardons Orléans en matière de transport il y a 25 ans. Et regardons maintenant. Les progrès sont considérables. Il n’y avait pas de ligne de tram, il y a deux lignes de tram. Il y avait un réseau bus qui était ce qu’il était, mais il n’était pas du tout ce qu’il est devenu aujourd’hui. […] On a une offre de transport en commun c’est le jour et la nuit avec ce que c’était il y a 20 ou 25 ans. Il y a eu un progrès formidable du territoire. […] Regardez comment on cherche à s’adapter, notamment aux circulations douces, regardez la piétonnisation d’une partie d’Orléans […]. Je trouve que c’est assez remarquable. […] »

Oui, prendre du recul nous permet de constater à quel point ce qui est remarquable c’est le temps long de la réflexion des élus aux commandes :

Extrait d’un bulletin municipal d’Orléans d’il y a un près d’un demi-siècle (source).
Tout, ou presque, est déjà dit : Nihil novi sub sole !

Aujourd’hui, la part modale des transports en commun plafonne à 10,5 % comme je le rappelais dans ce billet en 2020. Donc oui, les deux lignes de tram ont partiellement transformé la ville, mais non, ça n’a pas changé grand chose en matière de mobilité, et ça a coûté une blinde. Le progrès évoqué est très relatif. Pour une raison très simple : la circulation automobile n’a pas été contrainte et n’a cessé d’augmenter, si ce n’est en part modale, du moins en volume.

Avant d’adresser des louanges à l’action municipale en matière de transformation de la ville « sur la longue durée », le maire a dit, l’air grave, « attention, attention, attention » en évoquant l’augmentation de 1 € par mois du tarif résident (de 20 à 21 €). Quand on sait que le levier du stationnement – c’est-à-dire le contraindre davantage par différents moyens, dont la tarification – est l’un des plus puissants pour favoriser le report modal (vers le vélo notamment), on se dit que ce n’est pas avec des élus aussi craintifs qu’on va pouvoir avancer (dans le bon sens). C’est d’ailleurs aussi ce qui explique qu’on sacrifie systématiquement tout aménagement cyclable au stationnement ou aux voies de circulation…

Du wording avec un retour du village

C’est sympa un village, non ?
L’année dernière, celui-ci était traversé par une autoroute urbaine.
Il est à craindre que ce soit encore le cas cette année.

Du branding pour continuer à tourner autour du pot (d’échappement)

La réflexion prend parfois un tour marketing :

Cette histoire de « marque globale » de TAO a de quoi laisser dubitatif quand on voit que la voiture est incluse dans « la liberté de bouger ». C’est encore et toujours le dogme du il ne faut pas opposer les modes qui prévaut chez les communicants et celles et ceux qui leur disent comment communiquer6.

Et l’entropie dans tout ça ? — bonus

David Madore est un mathématicien français et canadien qui tient un blog particulièrement fourni depuis… 2003 ! Il est aussi présent sur Twitter, plateforme sur laquelle il aborde tout un tas de sujets, en anglais et en français. Début juin, il s’est fendu d’un thread de physique que je reprends ici.

Originally tweeted by Gro-Tsen (@gro_tsen) on 1 June 2022.

Voici une tentative de raconter les bases fondamentales de la thermodynamique à tout le monde, en un fil pas hyper long:

‣ Le PREMIER principe de la thermodynamique affirme qu’il y a un concept appelé «énergie», qu’on ne peut ni créer, ni détruire, mais seulement déplacer et transformer. L’énergie se conserve, donc: s’il y en a qui apparaît quelque part, c’est forcément qu’elle vient d’ailleurs.

Un moteur, par exemple, transforme de l’énergie électrique en énergie mécanique. Une pile, de l’énergie chimique (stockée dans la pile) en énergie électrique. Mais par exemple si on freine une voiture, où part l’énergie? Elle se transforme en chaleur dans les freins.

(NB: la chaleur n’est pas la même chose que la température. En général, quand on apporte de la chaleur à un objet, sa température augmente, mais pas toujours: de la glace fondante reste à 0°C quand on la chauffe, c’est juste que plus de glace se transforme en eau.)

La chaleur est la forme la moins utilisable de l’énergie, et la raison pour ça réside dans le SECOND principe, qui affirme l’existence d’un autre concept, l’«entropie», dont le transfert accompagne toujours celui de la chaleur et vice versa.

(Note: on vulgarise souvent l’entropie en parlant de «désordre». Au niveau moléculaire, certes, mais une chambre mal rangée n’a pas significativement plus d’entropie qu’une chambre bien rangée! C’est une quantité physique précise, pas un jugement esthétique.)

‣ Le SECOND principe affirme que l’entropie peut se déplacer, elle s’échange en même temps que la chaleur selon une formule simple, et elle peut se créer, mais ne peut jamais être détruite. ❧ Ceci formalise l’idée que toute énergie tend à devenir chaleur.

Spécifiquement: si vous avez une source de chaleur et que vous espérez prendre cette énergie pour la transformer en quelque chose de plus utile (p.ex., de l’énergie mécanique), vous devez forcément prendre de l’entropie en même temps, et il faudra bien la mettre quelque part.

Insistons: puisque détruire de l’entropie est impossible, la seule façon de s’en débarrasser est de la mettre ailleurs, et comme son échange accompagne forcément un échange de chaleur, en ce faisant on évacue de la chaleur DONC de l’énergie (perdue).

Alors SI la chaleur et l’entropie étaient exactement la même chose, ça dirait qu’il n’y a aucune façon de rien faire avec la chaleur: on ne pourrait que créer de la chaleur et jamais en faire autre chose. Mais heureusement, les choses sont un peu moins graves que ça!

Ce qui nous sauve (un peu), c’est que ✱PLUS un objet est froid (température basse), PLUS on peut faire passer d’entropie dans cet objet pour une MÊME quantité de chaleur✱. (Donc, un objet très froid, on peut lui fournir de l’entropie sans gâcher TROP d’énergie.)

(COMPLÉMENT avec formule: c’est cette idée que détaille la formule précise du second principe, découverte par Rudolf Clausius: ΔS = ΔQ / T, où ΔQ est la quantité d’énergie échangée sous forme de chaleur, ΔS la quantité d’entropie, et T la température absolue c-à-d mesurée par rapport au zéro absolu. Donc plus T est faible, plus une même quantité ΔS d’entropie peut s’échanger en accompagnant une quantité d’énergie ΔQ faible. Ici, ΔQ se mesure en joules, T en kelvins, et donc l’entropie en joules par kelvin. FIN COMPLÉMENT)

Le principe théorique fondamental d’un moteur à chaleur, c’est donc le suivant: on a besoin de DEUX sources, une «source chaude» qui fournit l’énergie sous forme de chaleur, et une «source froide» vers laquelle on évacue l’entropie; on prend de l’énergie de la source chaude sous forme de chaleur, il y a forcément de l’entropie qui l’accompagne, on évacue idéalement la même entropie vers la source froide, forcément en lui cédant de la chaleur, mais MOINS parce que sa température est plus FAIBLE, et la différence entre la quantité d’énergie prise à la source chaude et évacuée à la source froide va pouvoir devenir de l’énergie utilisable (mécanique, électrique, etc.). On NE PEUT PAS extraire de l’énergie juste du chaud, il faut AUSSI la source froide.

(COMPLÉMENT: si la source chaude est à température T₁ et la froide à T₂<T₁, pour chaque ΔQ pris à la chaude, on transfère ΔQ/T₁ d’entropie, donc ΔQ·T₂/T₁ d’énergie vers la froide, et il reste ΔQ·(1−T₂/T₁) utilisables, d’où un «rendement» maximal de 1 − T₂/T₁.)

On peut de même comprendre la différence entre un chauffage simple (radiateur électrique, p.ex.) et une pompe à chaleur: un chauffage simple convertit directement de l’énergie (électrique) en chaleur, en CRÉANT de l’entropie: ça c’est autorisé (mais inefficace)!

Une pompe à chaleur cherche à créer le moins d’entropie possible (idéalement, pas du tout): on prend chaleur et entropie de l’air extérieur, et on met cette même entropie dans la pièce; mais comme l’air extérieur est plus froid, cette même quantité d’entropie prise à l’air extérieur et injectée dans la pièce doit accompagner une quantité plus importante de chaleur, donc il faut fournir de l’énergie pour pouvoir transférer la chaleur (du froid vers le chaud).

Enfin, sur un frigo (ou une clim): le PREMIER principe dit que pour refroidir quelque chose il faut forcément prendre de énergie pour la mettre ailleurs, et le SECOND principe dit qu’en prenant cette chaleur, on va lui prendre de l’entropie, qu’il faudra bien mettre ailleurs, et comme on va la mettre dans un endroit plus chaud, il faudra fournir plus de chaleur pour évacuer la même quantité d’entropie, donc apporter de l’énergie: donc un frigo ne peut pas fonctionner sans apport d’énergie extérieure.

❦ Voilà, fin des explications. (J’en avais fait une variante sur mon blog autrefois) J’ai vraiment du mal à accepter l’idée que ce que je viens de dire soit si compliqué qu’on ne puisse pas l’enseigner au lycée, ou, en simplifié, au collège.

Sans doute qu’on peut améliorer ma présentation, mais je reste persuadé que:
⁃ c’est vraiment des idées qu’on peut expliquer à tout le monde (en <qqs heures),
⁃ et c’est un des concepts scientifiques les plus fondamentaux et importants à diffuser, surtout de nos jours.

Voilà, à ma très modeste échelle, je participe à la diffusion de ces concepts fondamentaux.

Notes

  1. Rien de moins qu’un des co-rapporteurs du dernier rapport du GIEC (voir « Un Orléanais membre du Giec alerte sur le réchauffement climatique : « Il y aura des conséquences irréversibles »« ). Auditionné par le sénat par exemple.
  2. Quant au renouvellement de la flotte de bus, on sait que les élus métropolitains sont revenus, dès le début de la nouvelle mandature, sur l’ambitieux projet d’électrification totale porté par Olivier Carré. Voir « Orléans Métropole renonce officiellement à l’idée d’un réseau de bus 100% électrique », France Bleu Orléans, 18 décembre 2020.
  3. Seul le lexique a changé, on est passé du développement durable, globalement discrédité depuis, à la « transition écologique ».
  4. Document collector à télécharger ici.
  5. Le système est plus fort que les individus. Autrement dit, les gens s’adaptent à leur environnement davantage qu’ils ne le transforment. Au-delà d’une minorité motivée, le développement de la pratique du vélo au quotidien ne peut s’appuyer que sur des conditions de circulation sérieusement améliorées.
  6. Le service d’autopartage « auto-tao » n’est plus à ma connaissance (voir le flyer). A la page « auto » du site de TAO on trouve ceci :
    « Nous pouvons tous agir pour réduire la place de la voiture en ville… d’autant que les 3/4 des voitures ne sont occupées que par le seul conducteur, et que la moitié des déplacements effectués en voiture en ville font moins de 3 km.
    Le plan de circulation et de stationnement d’Orléans Métropole se veut cohérent avec les usages. »
    Cette dernière affirmation est parfaitement discutable ! Aujourd’hui, la perméabilité des rues à l’automobile est à peu près totale, il n’y a pas de plan de circulation contraignant.

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13 réponses

  1. Nicolas PRESSICAUD dit :

    En fait, j’oscille (comme sur un vélo quand on n’avance pas) : faut-il en rire (merci Orléans Métropole !) ou en pleurer ? Mais Orléans n’est pas la seule. Les vieux logiciels de pensée ont la vie dur….able. Pi-tete du changement sensible à partir de 2035 ?! (soit bien avant 2047 !)

    • Benoit Perrussel dit :

      Merci beaucoup pour cette belle synthèse ; toute cette agitation d’études participatives et autre schémas à l’étude des uns et des autres ne sont que des parades électorales pour satisfaire avec gourmandise un électorat un peu inquiet du changement climatique. Aujourd’hui, je pense que notre capacité à nous adapter ne sera pas soutenue par la classe politique…malheureusement. Pourquoi ? et bien parce que l’écrasante majorité d’entre-nous ne souhaite pas entendre parler de sobriété ; de retour à une société synonyme de restrictions, de privations ou de confort en moins (en tout cas pressenti comme cela). Je ne peux pas croire aujourd’hui que les dizaines de milliers d’automobilistes qui font 3 kms avec leur voiture tous les jours n’ont pas conscience de leur acte. C’est donc un choix conscient, une direction prise, et la classe politique le sait parfaitement. Nous autres militants, nageons à contre-courant d’une volonté populaire de vie d’opulence peu inquiète (un peu quand même) des conséquences de ses actes. c’est un peu défaitiste mais aujourd’hui je doute fortement de notre capacité à basculer ou faire basculer vers un modèle de résilience « à la hollandaise ».

      • C’est bien pour ça que j’écris que « le système est plus fort que l’individu ». La position moralisante/moralisatrice de la communication institutionnelle est sans effet, tout comme ses appels à se mobiliser tous ensemble, tous ensemble, ouais. Il faut changer les conditions concrètes de circulation, et la façon d’aménager la ville, et les comportements suivront.

        • Le démobiliste dit :

          J’ai envie de penser que le système est plus mou et fluide qu’on ne le dit généralement. Le système fond comme la banquise. Finalement, il ne reste que des habitudes, elles mêmes extrêmement malléables quand on les brutalise un petit peu. Du jour au lendemain, beaucoup de choses peuvent changer (en bien ou en mal), si l’on en décide ainsi. L’aspect sclérosé du système est largement le fait d’un jeu d’imitations actives (le choix individuel) et de conformisme routinier (moutonnier?). Le changement caractérise notre époque plus que la stabilité figée. L’effet de système et de continuité dans la transformation sont indéniables, mais je pense nécessaire de souligner au contraire sa souplesse pour rappeler à l’individu qu’il se créé des rigidités extérieures et systémiques qui sont souvent des alibis ou des prétextes à son inertie personnelle. La liberté, c’est vivre comme si nous étions déjà libre. Une fois acquis ce précepte, le changement devient facile. Pour Orléans, il n’y a qu’à retirer les voitures et la ville est marchable et cyclable. Finalement, c’est peut-être la zone piétonne qui est la moins praticable du fait des pavés et de la glissance des matériaux…

          • « quand on les brutalise un petit peu » : on ne saurait mieux dire, et c’est ce que j’attends des élus locaux au lieu de faire dans le conservatisme nigaud.

            Remarque très pertinente sur le centre ancien et sa funeste petitpavétisation

    • On a quand même le sentiment que les élu(e)s se moquent du monde, et à nos frais en plus.

  2. Pagès dit :

    Bonjour Jeanne,
    Jolie la demo en thermo !
    Will

    • Hello Will !
      Je ne suis pas sûr que j’ai bien tout compris (il faut dire que ça fait longtemps que j’ai quitté le lycée, et encore plus le collège ! 😄).
      Content que ça t’ait plu ! 😉

  3. Comme dit une connaissance qui travaille dans les services de la Métropole, les élus adoptent des mesures qu’ils n’ont pas envie d’appliquer.

  4. Isabelle dit :

    Finalement vos élus ont la trouille. Ils ne font pas assez de sport, sans doute même pas du tout.

  5. Mmmmmmmm dit :

    Une illustration du « quand y a pas le choix on s’y fait » : entre 250 et 300 agents travaillent à la Préfecture d’Orleans, il y a 20 places de parking, attribuées sur critères de handicap, contraintes familiales ou horaires.
    Bon ben les autres, ils prennent leur vélo, leurs pieds ou les transports en commun. Si on les interroge au bout d’un an, je crois pas que ce soit le 1er motif de plainte qu’ils évoquent !

    Il faut donc que les élus se bougent pour qu’il n’y ait pas le choix, les gens s’y feront.

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