De Bruxelles à Louvain par la F3 HST-route
HST signifie dans ce contexte High Speed Train. Quel contexte ? Aller à vélo à Louvain (Leuven) depuis Bruxelles-Capitale, et donc emprunter l’itinéraire cyclable F3 qui suit en grande partie la liaison ferroviaire entre ces deux villes. Le GRACQ nous apprend qu’on le surnomme ainsi « car cette piste a vu le jour lors de la mise à quatre voies de la ligne de chemin de fer pour les trains à grande vitesse (hogesnelheidstrein) »1. Le F est la première lettre de fietssnelweg (« route rapide à vélo ») qui se doit d’être vlot, veilig en comfortabel, c’est-à-dire « rapide, sécurisé et confortable ». Les caractéristiques d’un réseau express vélo comme on aime à dire en France. Bien loin d’un rythme TGV voici le roman photo estival d’une tranquille vadrouille en Brabant flamand.
Divers est le chemin
Dans le meilleur des cas c’est très vert :
Dans le pire c’est très routier :
Une fois, mais sur une courte distance, c’est ambiance Paris-Roubaix comme dans cette fameuse rue orléanaise :
Parfois on est loin du confort attendu en matière de largeur :
Certaines sections de la F3 sont l’équivalent de nos voies vertes (même si certains types de cyclomoteurs ont le droit de les emprunter).
Sur certaines sections en zone habitée, la F3 passe sur des trottoirs cyclables (y compris, parfois, lorsque la chaussée est en zone 30) :
Étonnamment, l’immense majorité des cyclosportifs empruntent ce type d’aménagement :
Au niveau des intersections, on a un petit peu de tout. A une occasion on a droit à des écluses à by-pass vélo arborées :
Ce qui fait le point fort de la F3 c’est son jalonnement. La signalisation verticale est clairement visible et lisible (positionnée en général 50 m avant le point signalé) :
Le F3 dans un triangle bleu complète en signalisation horizontale le balisage là où c’est pertinent.
Une gare où l’intermodalité joue pleinement (le parking vélo est plein) :
Sur la ligne de chemin de fer que la F3 suit parfois de très près, le passage de certains trains est assourdissant. Néanmoins apercevoir un biporteur est toujours un plaisir.
A l’entrée dans Louvain, à nouveau de larges trottoirs cyclables et du social biking :
Contrairement à ce qui se passe en France, les usagers de speedbikes ont le droit d’emprunter les aménagements cyclables2. Ce type d’engin a manifestement du succès : une dizaine de « speed pedelec » aperçus sur le parcours (tous dûment immatriculés)3.
Quand on dit que le cycliste cherche toujours à couper au plus court :
De grands travaux ont été entrepris pour percer certains ponts qui passent au-dessus de la voie ferrée et ainsi éviter aux usagers de grands diverticules en forme de S. Le premier est ouvert mais non encore officiellement signalé4, le second est annoncé :
Pour résumer ces 25 km : une ou deux intersections à base de stop pas faciles à négocier à cause d’un manque de visibilité (même si certains automobilistes vous cèdent volontiers le passage) et quelques passages trop étroits pour être réellement confortables.
Bonus
Se faire doubler par un postier :
Et par le « peloton de Paris » (qui attend comme tout le monde au feu rouge) !
Et après
Et Louvain alors, c’était comment ? Ce sera le sujet d’un autre roman-photo… 😎 (… que voici)
Post-scriptum (2022)
J’apprends via Weelz que cette véloroute a été officiellement inaugurée et qu’elle est à ce jour « l’autoroute cyclable la plus chère de Belgique » (l’article explique pourquoi).
Notes
- « Succès pour la HST-route entre Bruxelles et Louvain », GRACQ, 1er novembre 2013.
- « Vélos électriques: du changement pour les « speed pedelec », rapides et puissants », RTBF, 20 septembre 2016.
- Sur le parcours, le vainqueur à une écrasante majorité, si on exclut les cyclosportifs, est le VAE moteur pédalier.
- Raté à l’aller il s’est avéré parfait au retour.