Un boulevard de Québec enfin cyclable ?
Le 22e congrès annuel de la FUB s’est donc tenu il y a un peu plus d’un mois les 10 et 11 février à Tours et, fait notable, La République du Centre, unique quotidien loirétain, y avait dépêché un journaliste le premier jour. Ce qui a donné le titre de la une du 12 février et une double page intérieure1.
On y apprend que notre vice-président métropolitain à la politique cyclable avait fait le déplacement. J’imagine que c’est une bonne chose. Parce que côté résultat du baromètre c’est pas fameux comme l’a analysé le camarade Yann (Originally tweeted by Yann d’Orléans (@rat_orleans) on 16 February 2022) :
Résultats du baromètre de la @FUB_fr: @OrleansMetropol est classée 21ème sur 38 grandes villes.
Elle perd 2 places et passe sous la moyenne des grandes villes (3.05).
Plus grave : sa note stagne alors que les notes des grandes villes ont progressé en moyenne de + 0.17.
Classement par évolution 2021-2019 :
Le titre de une précité apparaît comme une belle litote et il n’est pas certain qu’une des toutes dernières réalisations cyclables de la préfecture du Loiret soit de nature à changer la donne.
Allons voir ça de plus près, c’est-à-dire au ras du guidon.
Une bande cyclable, oui mais…
Le boulevard de Québec / Guy-Marie Riobé est une percée de l’après Seconde Guerre mondiale comme le rappelle fort à propos un article récent de La Rép’2 dans lequel figure une saisissante photo aérienne en noir et blanc de cette percée est-ouest qui enjambe les voies ferrées menant à la gare d’Orléans.
Ce boulevard passe au-dessus de la pénétrante avenue de Paris et des voix ferrées menant à la gare.
Et c’est sur ce pont que :
Mise en situation, aller puis retour, par un beau dimanche ensoleillé de février :
Aller à la piscine ?
Il n’est sans doute pas inutile de rappeler que la nouvelle piscine d’Orléans, dénommée L’O, a été inaugurée sans stationnement cyclable de proximité. Pour un projet à 18 millions d’euros3 ça laisse songeur, non ?
Je vous fais grâce pour le moment des pictos vélos peints… sur le trottoir aux abords de L’O.
Notes
- Relevons que la photo d’illustration de cette une a été prise rue Bannier, voir Au bas de la rue Bannier fais ce qu’il te plaît, 18 mai 2018.
- Caroline Bozec, « Explorez (en images) les décennies d’histoire du quartier des Acacias, à Orléans », La République du Centre, 17 février 2022.
- « EN IMAGES – L’ancienne maison d’arrêt d’Orléans devient officiellement un centre aqualudique », France Bleu Orléans, 21 juin 2021.
Merci pour cet excellent billet sur la situation bvd de Québec.
Depuis, ils ont rajouté des gros pictos 30 à l’endroit où les bandes disparaissent. Le message subliminal : on sait qu on met les cyclistes dans un hachoir ici alors on colle un panneau 30 qui ne sera pas respecté mais ça fait genre on pense à vous.
Cela soulève plusieurs interrogations/remarques :
1. En comité vélo, monsieur Lemaignen avait mis en avant le test à durée déterminée de la suppression du tourne à gauche.
2. Est ce que ces travaux sont considérés comme une requalification ? Si oui, l’absence de bandes cyclables par endroit est illicite car il ne respecte pas la LOM.
3. Le plan vélo prévoit de gêner le moins possible le stationnement et la circulation des voitures. On y est ! A t on une estimée du nombres de véhicules / jour sur cet axe ou ça roule fort et vite ?
« Le plan vélo prévoit de gêner le moins possible le stationnement et la circulation des voitures. »
Dès le premier sOir de discussiOn de la révisiOn du PDU — ce qui allait devenir le plan Cacarré© —, l’équipe d’alOrs nuisait déjà dans le quartier avec la suppressiOn de la bande peinte rue RiObé au prOfit du statiOnnement « à destinatiOn du parc des spOrts », une suppressiOn qui avait cOnduit à déjà déverser de la peinture sur un trOttOir :
https://jeanneavelo.fr/2017/01/23/traquenard-sur-le-boulevard/
Il n’y a pas de visiOn d’ensemble, pas de compréhensiOn de ce qu’est le système vélO — savent-ils lire autre chOse que les étiquettes de bOuteille des banquets ? — pas l’Once d’une prOpOsitiOn d’un embryOn d’un schémas directiOnnel… l’équipe actuelle, bOnne jumelle de l’ancienne, ne veut briller que dans la cOmm’, pas dans les faits, pas dans le temps lOng.
Penser une vOie hOmOgène, cOntinu, de qualité de l’ArgOnne jusqu’à COligny et au delà de ces deux quartiers, de St Jean de Braye/SemOy d’un cÔté jusqu’à St Jean de la Ruelle, c’est penser, une tâche visiblement trOp cOmplexe pour les persOnnes en place.
Cependant, je dOis recOnnaitre que à défaut d’augmenter la sécurité du déplacement — une trace de peinture n’est pas un équipement, pas plus que l’étrOn réducteur d’espace à venir — dans le sens COligny ancienne prisOn, avOir la bande pour réserver un espace aux cyclistes dans la mOntée est plutÔt une chOse appréciable.
JPB
Je voulais juste te dire ici, JP, que personnellement je surkiffe tes comptes-rendus. 🙂
Bises
Merci Jeanne pour ce billet !
Perso, je frémis à l’idée de me faire hacher-découper 1000 fois sur cette infrastructure pseudo-cyclable par des automobilistes pressés de me rouler dessus en tournant à droite en mode « je vous avais pas vu ».
C’est pas avec des réalisations comme celles-ci qu’on va mettre de nouveaux cyclistes sur la chaussée…
S’il y a bien un truc avec lequel je suis d’accord avec Monsieur Dumas, c’est que ça manque de compétences vélo à la Métropole.
C’est une décision politique… Les services sont aux ordres.
Testé il y a peu avec de la circulation :
Dans le sens Coligny-prison, le carrefour pour tourner à droite en direction de la gare n’a vraiment pas été pensé pour les vélos. C’est dommage pour un équipement de 2021 dans une agglomération plate, avec un consensuel plan « vélo » (mais pas trop).
Au final, ces bandes « c’est mieux que rien » apparaissent comme une improvisation de plus des équipes en place, un raté complet puisqu’elles ne non-liées en rien à une quelconque forme de réseau homogène, pratique, fonctionnel.
JPB