Pédaler dans la réserve naturelle du Maashorst (Brabant-Septentrional)
Pendant qu’en France préfets, préfètes et forces de l’ordre semblent prendre un malin plaisir à traquer le cycliste, aux Pays-Bas, il est toujours encouragé de sortir s’aérer à vélo. Mark Wagenbuur en profite pour faire de longues sorties dont il nous fait virtuellement profiter. Voici la traduction de « Cycling in a forest of a nature reserve » publié le 22 avril 2020 sur Bicycle Dutch.
Avec l’obligation de rester à la maison le plus possible et le conseil impérieux de n’utiliser les transports publics que pour les activités essentielles je ne suis plus en mesure de prendre le train pour aller filmer des lieux intéressants pour ce blog. Mon dernier voyage il y a un peu plus d’un mois m’a permis de filmer Utrecht. Heureusement il y a autour de chez moi à Bois-le-Duc des endroits magnifiques. Je suis en mesure de rejoindre à une distance raisonnable à vélo des réserves naturelles. Puisque nous sommes encouragés à sortir à vélo (tout en respectant les règles de distanciation physique) j’ai pu filmer trois de ces endroits. Ce qui fournira pour les semaines à venir, à commencer par ce billet, matière à publication chaque mercredi.
Pour la vidéo de la semaine je me suis rendu à vélo dans une réserve naturelle au sud-est d’Oss. Vous vous en souvenez peut-être, il existe une véloroute entre Bois-le-Duc et Oss, la F59 que je vous ai présentée précédemment. Ce n’est toutefois pas l’itinéraire que j’ai pris. Cette véloroute est conçue pour relier les nombreux villages entre Bois-le-Duc et Oss. La plupart de ses usagers ne l’empruntent que sur une partie pour rejoindre depuis chez eux Bois-le-Duc ou Oss. Ce n’est donc pas le chemin le plus rapide pour rejoindre directement les lieux que je visais. C’est pourquoi j’ai choisi d’emprunter une voie parallèle à l’autoroute A59 qui, avec ses 25,7 km, est plus courte de 2 km que la véloroute F59.
Le paysage du Brabant est différent de la partie des Pays-Bas appelée Hollande avec ses prairies humides et fertiles situés sous le niveau de la mer. La province du Brabant-Septentrional, située au-dessus du niveau de la mer, possède un sol sableux très pauvre. La plupart des forêts actuelles sont issues d’opérations de boisement du XIXe siècle. Au sud-est d’Oss se trouve la réserve naturelle Herperduin qui s’étend sur 400 ha de magnifiques forêts, étangs et bancs de sable, et qui donne une idée de ce à quoi devait ressembler cette zone des Pays-Bas quand elle était recouverte d’une forêt primaire. Jusqu’à récemment, Herperduin était une réserve naturelle isolée mais elle a été intégrée dans une plus vaste réserve naturelle appelée Maashorst. Cela a été rendu possible en construisant deux écoducs au-dessus d’une autoroute et d’une route. Ces écoducs ont été ouverts en 2013 pour les animaux de petite taille comme le blaireau européen, puis en 2019 pour les animaux de plus grande taille. Cette réserve forme désormais un ensemble de 2400 ha. On y trouve trois races d’imposants ruminants qui errent librement afin de garantir un paysage tel qu’il a pu exister par le passé : sauvage, vierge et authentique. Là où j’ai pédalé on ne rencontre que l’Exmoor mais dans d’autres zones vivent des représentants du programme Tauros et même du bison d’Europe !
La zone de Maashorst est clôturée et on ne peut y entrer que par des barrières canadiennes qui empêchent les plus gros animaux de s’échapper de la réserve. En se déplaçant à vélo dans ces forêts on peut être amené à croiser un gros taureau. Ce qui ne se termine pas toujours très bien, mais en règle général c’est l’être humain qui est fautif. J’ai suivi dans le parc le jalonnement numéroté, le système mis en place partout dans le pays pour les ballades à vélo.
Avec ces programmes de réintroduction d’une faune sauvage, les autorités néerlandaises souhaitent restaurer une forme de nature originelle en certains lieux soigneusement choisis. Le Maashorst (horst de la Meuse) est une zone très particulière, une réserve naturelle appelée à devenir un parc national (pour lequel sont réalisées de magnifiques clips promotionnels !). En dehors de ses trésors naturels, des archéologues y ont découvert des tombes du début de l’âge du fer, un cimetière de la fin de la préhistoire, le plus grand dépôt d’objets en bronze d’époque romaine de tout le pays et plusieurs villages médiévaux oubliés. Je suis très chanceux de disposer d’un endroit aussi beau à portée de vélo de chez moi. Profitez des vidéos.
Mon trajet complet sur Google Maps. En orange ce qui figure dans la vidéo en continu.
Des extraits du reste du trajet sont visibles dans la troisième vidéo.
J’ai pris l’itinéraire le plus court à l’aller mais au retour j’ai fait un petit détour pour profiter d’un environnement plus agréable jusqu’à Geffen où j’ai repris le chemin le plus direct.
Merci du petit moment d’évasion.
Ce n’est point la faute tienne, mais les vidéos à plus de 100°, cela fait bouillir le cervelet 😉
Je l’ai regardé, les 2 autres suivants également, pour comprendre le fonctionnement des barrières « canadiennes », en vain. Si j’ai bien compris (selon la photo) il y a une trace de la largueur d’un pneu, le reste est rainuré, ce qui fait que pour éviter un bruit désagréable et les soubresauts, il vaut mieux ralentir et suivre droit.
Si tel est le cas, voici de présenté un équipement de qualité de plus, un équipement à installer d’urgence en lieu et place des horribles barrières « passe poussette », mais impossible d’accès pour les vélo-cargos, les vélos couchés, etc.
JPB
La vidéo à 360 ° c’est comme le casque de réalité virtuelle, une fausse bonne idée
qui fout la gerbe. D’ailleurs Mark Wagenbuur n’en abuse pas et sait que ce n’est pas la tasse de thé de beaucoup de ses lecteurs, d’où à chaque fois la possibilité de regarder en version « classique » ses prises de vue.Ohhhh souvenir ! Les petits panneaux ronds avec les numéros aux intersections. Tellement pratique et efficace quand tu ne connais pas le coin.
JPB : la barrière canadienne a pour but d’éviter au bétail de quitter l’enclos malgré l’ouverture. Si l’animal met les pieds dedans, il ne peut plus avancer.
Je pense que c’est simplement plus efficace que les affreuses barrières anti-tout qu’on nous inflige.
Si c’est mieux, moins cher, plus efficace, il faut copier, sans fausse honte non-pas vouloir toujours ré-inventer la roue.
Ce texte de Mark Wagenbuur m’a appris plusieurs choses dont l’existence de ces barrières canadiennes (cattle grid dans la version originale).
L’autre est ce terme de géologie : horst dans Maashorst.