Sur un malentendu ça peut passer
Jeanne a entendu dire qu’à la réunion de présentation du futur Plan de Déplacements Urbains (PDU), qui s’est tenue jeudi 7 juin au soir, la proportion de cyclistes utilitaires et autres vélotafeurs dans l’assistance était largement supérieure à la part modale du vélo dans les déplacements quotidiens des habitants d’Orléans Métropole. Bonne ou mauvaise chose ? Comme l’avance Frédéric Héran dans une synthèse sur le « système vélo » :
Dans de nombreux pays comme la France, le Royaume-Uni ou l’Espagne, le système vélo actuel en est encore dans l’état du système automobile des années 1930.
Il est donc plutôt logique que celles et ceux qui se déplacent à vélo se soucient de savoir quelles ambitions vont être portées par le PDU pour les dix ans à venir. Car dix ans, c’est long. Un des enjeux portés par ce projet de nouveau PDU est d’ « aménager des itinéraires cyclables qualitatifs, continus et lisibles »1. Voilà une bonne idée qui pourrait déjà être mise en oeuvre sur l’existant.
Quand le boulevard de Châteaudun rencontre la rue des Murlins
En matière d’aménagement cyclable tout neuf à Orléans, on a la piste sur trottoir boulevard de Châteaudun le long de la cité administrative Coligny (qui avait été pré-inauguré ici même). Et il se trouve que dans la rue des Murlins adjacente, une piste bidirectionnelle sur le même trottoir existe depuis quelques années. C’était l’occasion de penser réseau sécurisé et continu. Hélas…
Hop ! En selle :
La piste cyclable de la rue des Murlins n’est pas signalée. Aucune jonction n’a été prévue et, pire, un obstacle a été installé sous la forme de deux barrières formant une chicane. Comment comprendre alors ce qu’affiche le site d’Orléans Métropole à la page « Vélo – Piétons » ?
Orléans Métropole travaille à la cohérence du réseau cyclable avec : des itinéraires urbains en continuité avec les pistes existantes
Crainte de télescopages cycliste/piéton(ne) ? Quand on aménage des cheminements cyclables sur trottoir, c’est toujours à craindre. Le comble consistant à pénaliser dans leurs déplacements et les piéton(ne)s et les cyclistes avec des barrières2 !
Si l’on prend un peu de champ, depuis le côté sud du boulevard :
À la perpendiculaire, là où le boulevard tout récemment requalifié rejoint le boulevard déjà requalifié six ans plus tôt :
Seule amélioration visible : dans l’aménagement le plus récent, l’enrobé clair qui matérialise la piste cyclable est prolongé jusqu’à la bordure. Maigre consolation en 2018.
Au bon tuyau
Merci à Lucie qui, fin avril, faisait part de sa découverte, et à qui revient naturellement le mot de la fin :
Notes
- Phrase extraite du document Synthèse du diagnostic de la révision du Plan de Déplacements Urbains. Les trois adjectifs qualifient parfaitement le réseau routier français, ce qui explique pourquoi nous vivons dans un « système voiture ».
- Il n’est même pas certain qu’il soit possible de manœuvrer entre les deux barrières avec une poussette double par exemple. Ou à vélo avec une carriole.
Bien vu Jeanne! En effet, de bien maigres consolations. Toujours pas de sas vélo au carrefour chateaudun-bannier non plus…Et je confirme la cariolle ne passe pas avec les nouvelles barrières « anti-vélo »!
Bonjour
Merci pour vos reportages.
Avez-vous, aurez vous, l’occasion de regarder, à un stade précoce, les projets cyclables sur les bd (Jean Jaures, …) à Orléans ?
Bonjour,
Oui, je compte bien faire un billet là-dessus (ne serait-ce que pour avoir les images pour un avant/après le jour venu).
Bonjour, il y a un embryon d’enquête ici :
https://becancaneries.wordpress.com/2018/06/06/et-pour-quelques-pictos-de-plus/
Pour le moment, nous ne pouvons envisager que le même équipement que le pendant « quartier St Laurent », c-à-d, le minimum.
Si l’idée n’est pas forcement mauvaise, c’est la réalisation générale qui compte, plus-que-tout les micro-détails, ici, les bordures, la signalisation.
JPB