Un beau pont cyclable pour relier deux petites communes des Pays-Bas — par Bicycle Dutch

Encore une histoire de pont réservé aux usagers non motorisés aux Pays-Bas. Celui que nous présente ici Mark Wagenbuur n’est pas tout nouveau mais reste emblématique de la volonté des autorités locales de favoriser les modes actifs.
Voici la traduction de « A huge cycling bridge connecting two tiny towns » publié le 11 août 2021 sur Bicycle Dutch.

Les aménagements cyclables sont omniprésents aux Pays-Bas. Il n’y a pas un seul endroit dans le pays que vous ne pouvez pas atteindre en toute sécurité à vélo. Cela ne signifie pas que la qualité du réseau cyclable national est excellente partout, il y a certainement des municipalités qui pourraient faire mieux. D’un autre côté, cela signifie également que vous pouvez parfois être très surpris de trouver des infrastructures cyclables incroyablement qualitatives et coûteuses dans de petits villages. L’énorme pont cycliste sur la rivière Donge, qui relie les petites villes de Raamsdonksveer et Geertruidenberg (toutes deux situées dans la même municipalité, du même nom), est un exemple d’ouvrage emblématique que l’on ne s’attendrait pas à trouver dans une municipalité de seulement 22 000 habitants.

Le tablier du pont a une largeur de 4,5 mètres. Il s’agit d’une voie à usage partagé, pour les piétons et les cyclistes.
Le pont blanc a été maintenu aussi mince que possible. La travée principale de 86 mètres renforce cet aspect.

Vous n’avez probablement jamais entendu parler de Geertruidenberg (Mont-Sainte-Gertrude), mais c’était autrefois une ville fortifiée. En 1213, les comtes de Hollande, dont elle faisait partie à l’époque, lui ont accordé certains droits commerciaux. Les frontières ont changé depuis, ce qui signifie que Geertruidenberg ne se trouve plus en Hollande, mais dans le Brabant-Septentrional. Raamsdonksveer fait partie de la commune depuis 1997. Plus de personnes vivent dans cette partie de la commune, mais elle a gardé le nom de la ville historique de Geertruidenberg. En 2007, le pont blanc brillant, avec un seul pylône de plus de 42 mètres de haut, a été créé comme un lien majeur entre les deux villes qui n’avaient historiquement jamais été reliées.

Une vue transversale extraite du dossier de candidature avec lequel le pont a participé au concours du Steel Award 2008.
Il y a plus qu’assez d’espace pour la marche et le vélo sur le pont. Surtout si tous les usagers restent sur les côtés autant que possible.

Ce pont à haubans élancé, d’une portée principale de 86 mètres, est composé en partie d’acier et en partie de béton. Ces matériaux très différents sont reliés de manière transparente et invisible par une conception ingénieuse. Lorsque le développement d’une nouvelle zone résidentielle entre les deux villes les a rapprochées physiquement, le pont a été conçu pour lier encore davantage les noyaux urbains. Il a été nommé en l’honneur de Willem Letschert, qui était maire au moment de la fusion des deux villes. Il est décédé à l’âge très précoce de 45 ans. Sa veuve et ses deux enfants ont officiellement inauguré le pont fin 2007.

Coupe transversale du tablier du pont. La largeur utile de 4500 mm et la hauteur de la balustrade de 1150 mm au-dessus du tablier sont clairement visibles.
Il y a moins d’espace à l’emplacement du pylône. Bien que difficile à manquer, il est bon que les lignes guident les gens autour de son pied.

La municipalité était si fière de ce pont qu’elle l’a inscrit au concours du « Steel Award » en 2008. Je n’ai pas pu trouver si le pont a été nominé, mais il n’a pas remporté le prix. Dans le dossier de candidature, le pont était décrit comme suit1 :

Un pont emblématique pour la marche et le vélo relie le paysage rustique de la forteresse de Geertruidenberg et le lotissement Rivierzicht-zuid de Raamsdonksveer.

Cet ouvrage d’art souligne la perspective entre les places principales de Geertruidenberg et de Raamsdonksveer. Avec la réalisation de la zone résidentielle riveraine Dongeburgh, les centres des villages situés de part et d’autre de la rivière Donge ont été orientés l’un vers l’autre. Dans sa vision du développement, la municipalité s’est efforcée de créer un pont exceptionnel, un point de repère qui réunirait physiquement les deux centres. Un symbolisme qui a pris forme avec les câbles du pont à haubans tendus entre les deux rives de la rivière. En outre, il y avait une tension entre cette ambition et le budget maximal de la construction : un million et demi d’euros.

L’usure est visible sur ce pont de 14 ans. Mais dans l’ensemble, il est en très bon état. Je ne sais pas si c’est parce qu’il est si bien entretenu ou parce qu’il est simplement conçu pour nécessiter très peu d’entretien.
Les câbles sont très élancés contre le ciel bleu.
Les écoliers semblent être le principal groupe d’usagers de ce pont. Ils semblent voler au-dessus de l’eau. Le point d’arrimage des câbles au pont est bien visible.

Dans mes vidéos, vous pouvez vous faire une idée plus précise de ce pont. C’est une bonne chose que la municipalité ait choisi ce pont comme souvenir durable de la fusion des deux villes. Il s’agit en effet d’un ouvrage très pratique, utilisé par de nombreuses personnes au quotidien.

La vidéo de la semaine : un reportage sur le pont.

Cette seconde vidéo montre la traversée du pont dans les deux directions.

Notes

  1. Le billet d’origine contient un long paragraphe supplémentaire extrait de ce dossier mais il contient de nombreux termes d’architecture que je craignais de mal traduire. J’ai donc préféré m’abstenir. NdT

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