Sur le pont on n’y danse pas
Le pont George-V est un des gros points noirs du réseau cyclable d’Orléans Métropole. Et cela fait longtemps que les décideurs ne décident rien (problème déjà évoqué sur ce blog). Tout repose donc sur la bonne volonté des automobilistes de prendre en compte la présence des cyclistes et de respecter leur espace vital. Un panneau discret à chaque entrée du pont rappelle l’automobiliste à son obligation de laisser au moins un mètre entre sa caisse et le cycliste qu’il entend doubler (article R414-4 du code de la route). La présence de la plateforme du tramway semble dissuader pas mal de conducteurs de respecter pleinement cette règle.
Un cas d’école filmé par Jeanne :
Ceci n’est pas un bande cyclable
Le gestionnaire de voirie a cru bien faire en disposant à espace régulier des chevrons verts et des pictogrammes vélo sur la chaussée. Or ce marquage ne correspond pas à celui d’une bande cyclable, sur laquelle, rappelons-le, les véhicules motorisés n’auraient pas le droit de circuler (article R412-23 du code de la route). Voici ce que précise l’IISR (Instruction Interministérielle sur la Signalisation Routière) en sa partie 7 :
Article 118-1. Marques relatives aux cycles
A. – Bandes cyclables
Les bandes cyclables sont délimitées sur la chaussée par un marquage réalisé selon les prescriptions de l’article 114-3.Article 114-3. Voies réservées à certaines catégories de véhicules
1. – Bandes cyclables
Les bandes cyclables sont délimitées sur la chaussée par une ligne discontinue de type T3 et de largeur 5u.
Notons que la chaussée réservée aux véhicules sur le pont est trop étroite pour y installer proprement une bande cyclable. La chaussée asphaltée doit faire peu ou prou 2,50 m de large et une Citroën C3 comme celle de la vidéo fait déjà 1,66 m de large. Impossible donc d’y matérialiser une bande de 1,50 m de large comme le recommande le Cerema sauf à autoriser les véhicules à circuler sur la plateforme du tram. J’imagine que toutes ces questions ont déjà été longuement et gravement étudiées lors de la réalisation de la ligne A.
On peut cependant avancer que le marquage réalisé est trompeur et que les conducteurs ont tôt fait de considérer qu’ils n’ont qu’à respecter ce maigre couloir cycliste en doublant pour être quittes. C’est pourquoi il faudrait rendre tout du long visible l’espace vital du cycliste : 1 m pour le cycliste lui-même + 1 m pour la distance de sécurité.
Il est urgent que les services d’Orléans Métropole, qui a récupéré la compétence voirie au 1er janvier dernier, rendent visible sur le pont la zone de sécurité du cycliste. À défaut d’envisager d’autres solutions plus audacieuses.
A Toulouse nous avons le même problème. Il faut clairement indiquer que les voitures doivent chevaucher la plateforme tram pour doubler (c’est l’esprit de l’aménagement avec les bordures basses) mais les techniciens et élus ne le feront pas car ils veulent théoriquement sanctuariser la plateforme…
Mais il faut reprendre le problème à la base. Pourquoi y-a-t’il 2 voies de voitures ? Ce pont est au centre ville et n’a pas vocation a accueillir une pénétrante vers le centre (il y a d’autres ponts pas loin pour ça…). Par conséquent il semble évident qu’il faille supprimer au moins un sens automobile et le transformer en piste cyclable double sens. Après il mes semble que le sens sortant est à conserver (s(il faut conserver un sens !!). Tours a fait cela avec l’arivée du tram et cela lui a valu un « guidon d’or » de la FUB.
Autre idée : couper toute la circulation dans les 2 sens, passer la route en zone de rencontre…
Vous avez parfaitement raison et je vous remercie de votre commentaire. Il n’y a je pense aucun fondement réglementaire à cette idée tordue de « sanctuarisation » de la plateforme. Par exemple faubourg Madeleine, les véhicules motorisés doivent rouler à plusieurs reprises sur la voie du tram, sans compter évidemment toutes les fois où les véhicules motorisés coupent les voies (intersection, carrefour etc.). Donc soit on autorise le dépassement et les véhicules se déportent sur la plateforme du tram (ce qu’ils font de toute façon plus ou moins) soit on interdit le dépassement sur le pont.
Il faut garder à l’esprit qu’à Orléans rien, strictement rien, n’a été prévu pour les cyclistes au moment de la conception et de la construction des lignes A (1998-2000) et B (2008-2012). Des erreurs initiales difficiles ensuite à réparer !
Bonsoir,
je sais pas si l’image passe ainsi :
https://twitter.com/oconnorshane/status/835677966747242496/photo/1
Oupsss
le panneau du haut signifie — B50d — Sortie de zone à stationnement payant.
http://routes.wikia.com/wiki/Panneau_de_type_B50d
JP
Ah merci !
Ils auraient pu attendre la fin du pont…
Je corrige la légende.
Personnellement, quand je dois passer par ce pont je roule quasiment contre la voie de tram, afin que les voitures ne puissent PAS me doubler.
Parfois, je me fais insulter au feu suivant. Et je ne dis rien, je me contente de sourir bêtement.
Cohabitons intelligemment, plutôt que de demander des pistes cyclables.
Cela demande une grande force de caractère (digne de la Pucelle !).
C’est toujours délicat de généraliser à partir de sa propre pratique. Si l’objectif est de développer de manière conséquente la pratique cycliste urbaine, il faut penser au plus grand nombre et au public le plus fragile. Celui pour lequel cohabiter avec les motorisés n’a rien d’évident.
En tissu urbain dense, quasi impossible de créer des pistes cyclables.
L’immense majorité des automobilistes comprend parfaitement et reste derrière sans poser de problèmes.
Parfois, un gros SUV me casse les pieds, mais ça reste très rare.
Mon avis personnel est qu’il ne faudrait pas de pistes cyclables, car plus on va en avoir, moins les automobilistes auront l’habitude de rouler avec des cyclistes à côté d’eux.
Bon après, quand je rentre du boulot et que je prends le faubourg de bourgogne, je remonte les voitures en étant à leur gauche. Cela nécessite aussi une certaine force de caractères 🙂