Un 100… sans moi

Laissez-moi paraphraser notre bonimenteur en chef pour vous dire ceci : ce n’est pas un échec, ça n’a tout simplement pas marché. Quoi donc ? Ma tentative de réaliser le tour à vélo des 22 communes de la métropole orléanaise en prenant la roue de l’infatigable camarade JP qui avait préparé une trace d’un peu plus de 100 km. Il a fait le bilan de cette sortie inédite réalisée le dimanche 28 mai 2023 par une météo estivale – je vous invite à le lire. Dans son compte-rendu il raconte :

« Malheureusement, nous nous sommes trouvés en avarie et l’un d’entre nous a été obligé de rentrer au port, via une ligne de tramway située à quelques kilomètres. »

Je ne vais pas me cacher derrière un bidon, l’avarie c’était moi. Ah, quelle avanie !

Temps au beau fixe et grand bi

Un petit vent frais en ce dimanche matin ensoleillé. Un joyeux mélange de cyclosportifs bien équipés et de vélotaffeurs en goguette. Un longtail, un grand bi1. L’improbable troupe s’élance dans les rues très calmes.

Le grand tour des mairies peut commencer : Fleury-les-Aubrais, Semoy, Saint-Jean-de-Braye, Combleux, Bou, Chécy, Boigny-sur-Bionne…

Une mairie moderne à Combleux.

Peut-être lassé des courts arrêts devant les bâtiments pavoisés de bleu-blanc-rouge, le groupe prend plaisir à prendre la pose devant le château du domaine de Charbonnière avant de filer vers Marigny-les-Usages :

La joyeuse troupe pose devant le château du domaine de Charbonnière qui, bien que sur le territoire de la commune de Saint-Jean-de-Braye, appartient à la ville d’Orléans.

Couic & couac

Le groupe quitte le château en empruntant une allée forestière – nous sommes aux portes de la forêt d’Orléans, « plus vaste forêt domaniale de France métropolitaine ». Je suis plutôt en queue de peloton, je vois au loin des échappés déjà tourner et disparaître derrière les arbres. Le chemin est gentiment cahoteux, je pédale doucement. J’entends soudain comme un petit clac métallique, un bref son clair juste devant moi. Quelques mètres plus loin je vois ma roue avant commencer à dessiner un S allongé. Et elle frotte. Mince.

Max, le cyclomécano diplômé de la troupe, se porte à mon secours. Il examine d’abord les rayons. Aucun n’est cassé. Il essaie de repositionner la roue mais rien n’y fait, le disque de frein frotte contre les patins et le pneu frotte contre le garde-boue. Il n’a pas de clé à rayons sur lui. Ça ne se présente pas bien du tout. J’ai fait un peu plus de trente kilomètres et ma roue avant est désormais sévèrement voilée. Et en plus, pendant qu’on examinait mon vélo, j’ai eu le temps d’être piqué deux fois par un moustique.

Je fais encore quelques hectomètres pour aller prévenir notre sherpa que je vais devoir arrêter là. Il me fait remarquer que le plus simple pour rentrer à Orléans est d’attraper le tram B qui n’est pas trop loin. Appli de cartographie à l’appui, il apparaît que le terminus du tram B est à environ 3,5 km, au « Clos du Hameau », un éco-quartier à la française, c’est-à-dire un lotissement comme un autre2.

Il est environ midi. Nous avions prévu de quoi pique-niquer. Il serait dommage de ne pas profiter de l’endroit à défaut de pouvoir continuer le périple. Nous nous posons à l’ombre, en lisière de clairière :

Le parc de Charbonnière est un endroit idéal pour pique-niquer.

Nous repartons rassasiés et abreuvés de café tiède (bof). Mon fidèle vélo peine mais tient bon. Au terminus une rame est à quai, elle part dans trois minutes. Un peu de chance finalement :

Dans l’atmosphère climatisée émolliente du tram j’ai tout loisir de songer au manque d’entretien de mon vélo qui a sans doute dans les 17000 km au compteur3 et qui n’a pas vu un mécano depuis pas mal de temps. J’ai sans doute trop fait confiance au slogan imprimé sur son toptube :

Tous les jours sauf… LE jour. 🙄

Je vais devoir contacter mon mécano itinérant préféré.

Je dois avouer que je n’avais pas prévu de réaliser le trajet en entier. Je comptais aller au moins jusqu’à Saint-Jean-de-le-Ruelle voire Ingré/Ormes, soit une grosse cinquantaine de kilomètres.

D’autres ont fait tout le tour. Bravo à eux !

Réminiscence

Framboise Françoise – la Saranaise – m’a gentiment rappelé que le facétieux Boby Lapointe4 a chanté l’avanie dans une chansonnette aussi polissonne qu’absurde.

Attention, jeux de mots laids 🦵:

Notes

  1. Ludovic, qui pilote avec maestria ce fixie XXL, avait eu droit à son portrait dans le quotidien local à l’été 2019 : « À quatre sur un même vélo, c’est possible : découvrez la triplette de Ludovic, à Orléans ». L’autrice de ce portrait était d’ailleurs parmi nous… 😊
  2. Il continue d’ailleurs de s’étendre, voir « L’écoquartier se construit », La République du Centre, 20 février 2023.
  3. Contrairement au camarade JP, je ne tiens pas un compte exact. C’est une estimation. La seule chose dont je suis certain c’est que les pneus sont d’origine !
  4. Qu’on ne sera pas surpris d’apercevoir à vélo sur la couverture du livre que lui a consacré Jacques Perciot en 1997.

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4 réponses

  1. BenoitP dit :

    il y a une chose que le vélo ne peut malheureusement pas soigner; c’est l’allergie au pollen de graminées; ce n’était pas mon jour non plus et je le regrette tellement…snif (!) Belle balade, parcours soigné, un 100 pour bien prendre la mesure de ce qui reste à faire ! merci Nico

  2. janpeire dit :

    Ce n’est que partie remise, même si je découvre l’existence d’un plan secret pour se perdre dans le tunnel à Ingré et faire croire de nouvelles disparitions mystérieuses.

    Merci de rappeler le « mécano à domicile ».

  3. Bégout dit :

    Le vélo est interdit dans le tram orléanais! Je l’ai appris en lisant le règlement sur le site Tao.
    Celle qui a fait 30% du circuit

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