Jeanne à Preuilly-sur-Claise en Touraine du sud
Si La République du Centre ose envoyer un journaliste passer une journée dans une petite commune rurale du Loiret (voir cet article sur Ousson-sur-Loire), Jeanne a la témérité de passer deux semaines en Touraine, à l’extrémité sud du département d’Indre-et-Loire, tout près de Preuilly-sur-Claise. Cette petite commune rurale compte de l’ordre du millier d’habitants. Elle est classée en zone de revitalisation rurale, autrement dit, son avenir n’est pas rose1. Elle est intégrée à la vaste communauté de communes Loches Sud Touraine dont la situation démographique d’ensemble n’incite pas non plus à l’enthousiasme comme l’a analysé un blog descartois très bien informé. Mais pour qui n’y vit pas à demeure et ne s’y rend qu’aux beaux jours, cette bourgade et tous les villages et hameaux qui l’environnent à peu de distance offrent un arrière-goût de France d’autrefois, une France d’avant le règne de l’automobile. Sentiment paradoxal car aujourd’hui elle est omniprésente. Dernière carte postale de l’été avant le retour dans l’Orléanais.
Deux passerelles
Preuilly a beau ne pas être une métropole, elle propose quand même à ses habitant(e)s et aux visiteurs deux passerelles sur la Claise, disposées de par et d’autre du pont routier2.
Emprunter le pont routier n’est pas impossible mais un rétrécissement donne la priorité aux véhicules descendants. Pas toujours facile à négocier à vélo.
Voilà ce que ça donne à hauteur de guidon du côté du champ de foire :
Deux arceaux
La commune ne dispose que de deux arceaux récemment posés du côté de l’hôtel de ville et en face de celui-ci devant la poste3.
Un double-sens cyclable
La commune possède une rue en double-sens cyclable, sans doute parce que celle-ci dessert une école (privée).
Du côté de l’école (publique), presque voisine, un panneau suggère que les écoliers et écolières se rendent en classe à vélo.
Dans les rues étroites du centre bourg, qui sont en sens unique, point de double-sens cyclable. C’est dommage.
Une grande rue à voie unique
La ville est traversée par la route départementale 725. Au centre du bourg, entre l’hôtel de ville et l’abbatiale, celle-ci se dénomme Grande Rue. Les commerçants qui résistent encore dans cette rue tiennent au stationnement latéral qui réduit à une seule voie de circulation la chaussée. La congestion (temporaire) est fréquente.
Sans oublier que des camions empruntent cette départementale. Instant manœuvre de camionneur prise sur le vif à hauteur de guidon :
Des boutiques désertées
Ici comme dans des villes de plus grande taille4, le commerce local souffre sévèrement. Les rues du centre bourg donnent à voir de nombreuses vitrines vides.
Une voie verte en projet
Du temps de la communauté de communes de la Touraine du sud, les élu(e)s ont formé le projet de créer une voie verte à l’emplacement d’une partie d’une ancienne voie de chemin de fer désaffectée, la ligne Port-de-Piles à Argenton-sur-Creuse, sur 42 km, de Descartes à Tournon Saint Martin. Ils s’inspirent en cela de celle créée un peu plus au sud dans le département de l’Indre, la voie verte des vallées. Le projet a été jugé coûteux par les Fédérés de Descartes : voir ce billet très fouillé du 28 octobre 2016 intitulé « Une petite voie ». Avec une objection majeure :
Cette voie verte peut avoir des retombées d’image pour notre territoire, et des retombées touristiques. Mais pour que ce tourisme nouveau ait des retombées économiques, encore faudrait-il que le long de cette voie, il y ait des établissements d’hébergement, des commerces, des lieux de restauration, des animations attractives, etc
La SNCF a procédé à la dépose des voies. Reste maintenant à aménager l’itinéraire pour le rendre praticable. Actuellement c’est ambiance voie des friches. Comme ici, à hauteur du petit pont qui surplombe la route qui mène aux Cochetières :
Si la voie verte est réalisée un jour, elle devrait mettre en valeur l’histoire ferroviaire et patrimoniale du lieu (ouvrages d’art, maisons de garde-barrière et gares).
Ça monte
Comme vous l’avez compris, le vieux bourg est pentu. Courte mise en situation rue du Puit Berthet :
Plouf
Le mot de la fin en deux photos prises sur le vif d’habitants en train de pédaler. Bravo à eux.
Notes
- Pour information, voici la liste des communes loirétaines concernées par le même dispositif : Adon (45001) ; Autry-le-Châtel (45016) ; Batilly-en-Puisaye (45023) ; Beaulieu-sur-Loire (45029) ; Bonny-sur-Loire (45040) ; Breteau (45052) ; Briare (45053) ; Cernoy-en-Berry (45064) ; Champoulet (45070) ; Châtillon-sur-Loire (45087) ; Dammarie-en-Puisaye (45120) ; Escrignelles (45138) ; Faverelles (45141) ; Feins-en-Gâtinais (45143) ; La Bussière (45060) ; Ousson-sur-Loire (45238) ; Ouzouer-sur-Trézée (45245) ; Pierrefitte-ès-Bois (45251) ; Saint-Firmin-sur-Loire (45276) ; Thou (45323).
- Pour être tout à fait exact, la passerelle en amont est le pont historique de la ville.
- Il y a bien quelques vilains pince-roues à côté de la piscine.
- Châtellerault, dont Olivier Razemon a traité dans Comment la France a tué ses villes, est à environ quarante kilomètres.
Bravo pour l’enquête.
J’en connais un maintenant qui n’a absolument pas la pression pour les devoirs d’été.
Bonjour, j’habite Preuilly sur Claise depuis 30 ans. Originaires de Tours nous avons fui la ville pour apprécier le charme de la campagne et plus particulièrement le sud Touraine. Vivre et travailler à Preuilly toute l’année c’est possible, c’est même très agréable … quand on est retraité. J’adore votre blog il parle de Preuilly sans complaisance et avec l’humour d’une amoureuse de la bicyclette. Je vais mettre un lien vers votre blog sur le site de la commune même si vous utilisez WordPress alors que je suis un adepte de Spip.
Bonjour et merci pour votre commentaire. Je ne suis pas sectaire, vive Spip ! 🙂
Je connais de très bons sites publiés avec ce CMS.
Je serais curieuse de savoir comment vous êtes arrivé sur ce billet.