Jeanne à Périgueux, ville à bosses et Isle verte
Après le petit village de Saint-Jean-de-Côle, voici Périgueux, préfecture de la Dordogne et capitale du Périgord. Une ville de 30000 habitants dont Olivier Razemon dit qu’elle « vaut bien davantage qu’un simple détour ». C’est bien vrai, elle est charmante et cossue. Contrairement à Orléans qui a perdu à l’occasion de la Deuxième Guerre mondiale une partie très importante de ses anciens quartiers, Périgueux a conservé ses vieilles pierres dont certaines remontent à l’antiquité romaine (Vésone). Avant un second billet consacré à la rencontre avec celui qui a fait découvrir la ville à Olivier Razemon quand il préparait Comment la France a tué ses villes, quelques coups d’œil, de cœur et de pédales périgourdins – en photos et vidéos1.
Avec ou sans assistance
L’histoire retiendra peut-être que c’est en Dordogne que pour la première fois en France, un coureur cycliste amateur a été pris à tricher à l’électricité. C’était en octobre 2017 à Saint-Michel-de-Double (un nom prédestiné). Le procureur de la République de Périgueux avait sobrement commenté pour l’Agence France Presse : il « a été contrôlé à l’arrivée » et « a reconnu utiliser ce système interdit »2. Le Parisien ajoutait de son côté3 :
D’après nos informations le coureur interpellé dimanche, aurait acheté son système en Chine pour quelques dizaines d’euros. Un dispositif que les clients achèteraient dans ce pays où on se déplace beaucoup en vélo pour booster la propulsion de leur deux-roues traditionnels.
Sacrés Chinois qui tentent les sportifs amateurs français ! Heureusement que le vélo n’est pas qu’une affaire de compétition. Ce monsieur équipé d’un Flying Cat doit être très satisfait de l’assistance électrique dans les montées parfois raides de Périgueux :
Il est fort probable qu’il ait acheté sa monture dans le dernier magasin de vélo du centre ville, Reboot Cycles, installé rue Gambetta :
Reboot Cycles (qui propose notamment la gamme des vélos Arcade).
Il existe aussi le Véloc Café qui fait dans la location de vélos4 et qui se signale largement par les engins exposés autour de sa terrasse :
Non loin de là, la fière tour Mataguerre :
Amphithéâtre de verdure
Le jardin des arènes est magnifique. Il s’agit d’un jardin à l’anglaise aménagé à partir de 1875 dans ce qui fut l’amphithéâtre de la cité antique. Il a donc une forme elliptique.
Au milieu du jardin un grand bassin à plusieurs niveaux forme une piscine-pataugeoire semi-clandestine. Les enfants s’y baignent avec bonheur. Et puis parfois :
La voie verte des berges de l’Isle
L’Isle est l’affluent de la Dordogne qui passe au pied de la ville de Périgueux. Le long de son cours a été aménagée relativement récemment5 une voie verte qui est l’atout mobilité active de la ville. Elle est très fréquentée ce qui ne va pas sans créer des conflits d’usage comme l’indiquent ces consignes lues sur le site du Grand Périgueux :
Ce site, atout pour le cadre de vie des Périgourdins appartient à tous. Aussi il est indispensable pour la sécurité, le confort et le plaisir de chacun, que les bases du civisme soient respectées.
Il faut par exemple que les cyclistes se manifestent quand ils s’approchent des piétons et qu’ils ne prennent pas la Voie Verte pour une piste d’entrainement. Les chiens doivent être attachés et les enfants surveillés aux abords de la rivière…
Chacun est donc amené à faire un petit effort pour que ce site partagé offre le calme et la quiétude recherchés.
Un regret toutefois : un jalonnement déficient. Délicat de rejoindre la voie verte depuis le centre ville. Difficile parfois de s’orienter sur le parcours6.
Dans la vidéo suivante, un aperçu de la partie est de la voie verte du côté de la commune de Trélissac. Les dégâts causés par l’orage du 4 juillet sont encore bien visibles7 :
En selle !
En vidéo, deux trajets dans Périgueux dont le premier est plutôt en descente :
Pour illustrer le caractère pentu de la ville, et jeter un coup d’œil à la splendide cathédrale Saint-Front, un second court trajet en montée depuis le pont des Barris8 jusqu’au cours Tourny9.
Un mot de Mimos
Mimos, c’est un festival international des arts du mime et du geste avec son In et son Off. Pendant dix jours, des spectacles payants et gratuits sont donnés en plusieurs endroits de la ville. Celui de la compagnie Tout Par Terre – « Welcome ! (or not…) »– était très sympathique avec ses numéros de jonglerie à quatre mains :
Un monument et un lieu
En guise de conclusion provisoire, une vue de la place Plumancy, démesurément vaste. Il faudrait un grand angle pour l’avoir en entier.
Et l’impressionnante tour de Vésone éventrée (pour l’éternité ?) :
Notes
- Les articles consacrés à Périgueux et ses monuments sont particulièrement développés sur l’encyclopédie participative Wikipédia. Ne pas hésiter à cliquer sur les liens donnés dans le corps du texte.
- « Cyclisme en Dordogne : un moteur découvert dans un vélo lors d’une course amateur », Sud Ouest, 2 octobre 2017.
- « Cyclisme: un moteur découvert dans un vélo lors d’une course amateur en France », Le Parisien, 2 octobre 2017.
- « Périgueux : comment s’y prendre pour louer un vélo ? », Sud Ouest, 12 août 2017.
- Une description de la voie verte sur le site de l’AF3V. Une description du parcours en 2013 par des pratiquants de course à pied (qui ont également détaillé les travaux d’extension de la voie engagés en 2014).
- Expérience vécue : chercher à atteindre l’abbaye de Chancelade et se retrouver dans une grosse zone commerciale…
- « Voie verte du Grand Périgueux : retour à la normale progressif après l’orage », Sud Ouest, 11 juillet 2018.
- Le pourquoi du départ sur le trottoir du pont sera expliqué dans le prochain billet.
- De l’autre côté du cours, on trouve de magnifiques hôtels particuliers le long des allées de Tourny.