Des places bientôt libérées

Nouveau mois, nouveau numéro d’Orléans.mag. Et l’occasion de se rendre compte seulement maintenant que le numéro 164 dont l’édito avait fait l’objet d’un billet était un vrai-faux numéro double (décembre-janvier). Le numéro 165 met à l’honneur en couverture les valeureux bénévoles qui participent périodiquement aux opérations de type Je nettoie ma Loire. Il faut dire que l’éditorial s’intitule « Ras-le-bol face aux actes qui polluent votre quotidien » – sachant que le maire n’inclut pas les voitures garées n’importe où parmi les « incivilités qui […] dégradent notre ville ».

Si page 9 on retrouve avec plaisir Yvonne du P’tit manège, on a droit p. 12 à un petit encart sur la fameuse mesure démagogique de début décembre 2018 :

« Facile » ? Vraiment ?

D’ailleurs à la rubrique « Tribunes libres », la conseillère municipale d’opposition Hayette Et Toumi écrit avec bon sens :

Avant même la mise en place de cette mesure, il était très difficile de pouvoir se garer dans le centre-ville le samedi… Cette gratuité ne va pas arranger les choses et il est à craindre que cela engendrera encore plus de difficultés de circulation !

Tout à fait madame.

On peut mesurer toute l’incohérence de cette politique quand on apprend p. 28 et 29 que deux modestes places vont – enfin ! – retrouver un peu d’urbanité. C’est-à-dire (presque) cesser d’être des parkings à ciel ouvert. Une façon de rendre plus difficile de stationner en centre ville.

De place en place

La place devant le centre Canopé à gauche et celle devant St-Pierre-le-Puellier à droite.

Énigmatique piétonnisation

Concernant la placette devant Saint-Pierre-le-Puellier, Orléans.mag n’évoque pas la fin du stationnement automobile. C’est un article de La République du Centre qui explique1 :

Il n’est pas rare qu’une vingtaine de véhicules stationne de manière désordonnée sur l’actuel parvis. « L’idée est d’y retirer les voitures », annonce Jean-Luc Poisson, conseiller délégué au stationnement. « Désormais, on entrera dans un centre piétonnier », renchérit Brigitte Ricard, ajointe au centre-ville. Les voitures quitteront, donc, définitivement le parvis.

Le vrai luxe urbain c’est de pouvoir se garer tout contre une ancienne église.

Les propos de Brigitte Ricard ne manquent pas d’interroger car où commence réellement le centre piétonnier ? D’après cette page d’avril 2013 sur le site de la mairie, il commence à l’ouest de la rue de la Tour Neuve et donc intègre le secteur de l’ancienne église..

Plan de 2013.

D’après le plan plus récent remis aux touristes chinois2, les rues piétonnes sont moins nombreuses mais le secteur de Saint-Pierre-le-Puellier en fait partie :

Plan touristique qu’on peut télécharger ici.

Si l’on s’en tient aux données cartographiques d’OpenStreetMap – sur lesquelles repose le service Geovelo promu par la municipalité – le secteur piétonnier est moins étendu qu’annoncé initialement :

Sur les données OpenStreetMap, le secteur piétonnier ne commence qu’à l’ouest de l’église (rues sur fond plus foncé).

S’agirait-il donc d’une réelle extension du centre piétonnier alors qu’on pouvait lire il n’y a pas si longtemps que la ville avait fait le maximum en la matière (voir les propos de l’adjointe à l’urbanisme Muriel Chéradame cités dans « Sainte Catherine priez pour les piétons ») ?

Reconquête d’une place

Concernant la place devant le centre Canopé3, le mensuel municipal écrit :

Aujourd’hui routière et dédiée essentiellement au stationnement automobile plus ou moins organisé, [la place] s’apprête à se muer en un véritable parvis paysager. Et même si sept places y seront néanmoins conservées, auxquelles s’ajouteront de nouvelles, créées rues des Chats-Ferrés (grâce à la réduction de l’emprise de la voie) et du Cloître-Saint-Paul, c’est bien aux piétons et aux circulations douces que sera dédié l’espace.

On espère que la « réduction de l’emprise de la voie » n’aboutira pas dans les faits à un coup de rabot sur les trottoirs.

La rue des Chats Ferrés débouchant sur la rue Notre-Dame-de-Recouvrance. Ces véhicules sont en infraction.

On apprend aussi, et c’est important :

La voie ne sera plus circulante que dans le sens nord-sud, via des bornes d’accès, et donc uniquement pour les riverains.

La voie en question est la rue Notre-Dame-de-Recouvrance qui se termine en cul-de-sac au niveau de la place De Gaulle.

Sur l’ancien parking évacué le chantier a déjà débuté :

Du libre à l’Est

On apprend avec plaisir p. 32 que l’équipe de Florence Carré, adjointe au maire pour le secteur Est, utilise le logiciel libre uMap4 pour recenser les balades urbaines organisées avec le conseil consultatif de quartier. La carte est richement renseignée. On y trouve des remarques concernant des aménagements cyclables comme la suggestion d’une « pose de potelets pour empêcher le passage ou le stationnement de véhicules sur la piste cyclable » rue du Petit Pont.

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Toujours pas de stationnement payant quai de Prague

Sous le titre « Améliorer la rotation quai de Prague » on apprend p. 36 que :

la mairie d’Orléans a décidé de matérialiser de nouvelles places en zone bleue (disque obligatoire et stationnement limité à 1h30) côté Loire, peu après l’arrêt de bus, là où quelques véhicules avaient tendance à prendre leurs aises en dépit du trottoir.

Une zone bleue toute neuve avec le renfort de rambardes côté trottoir.

L’article fustige :

[…] l’habitude de certains automobilistes peu scrupuleux qui ont tendance à utiliser le quai comme un parking relais, avant de se rendre au centre-ville en tram ou à pied […]

Ces habitudes ne se perdent pas :

Il est quand même cocasse de constater que seules les places dûment matérialisées sont équipées de rambardes. L’appel du trottoir continuera à être irrépressible.

Potelets or not potelets ?
Panneau fais moi peur.

En l’absence de contrôle effectif et régulier, la zone continuera d’être utilisée comme aujourd’hui5.

Notes

  1. « Trois mois de chantier sur le parvis de la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier à Orléans », La République du Centre, 11 janvier 2019.
  2. « Comment se porte le tourisme à Orléans ? », France Bleu Orléans, 18 janvier 2019.
  3. Il s’agit du quartier rapidement traversé dans ce billet.
  4. C’est sur uMap que repose le service Framacarte utilisé sur ce blog comme présenté dans ce billet.
  5. Autre zone à commerces, la place Dunois par exemple est intégralement en zone bleue. De l’aveu même de la tenancière d’un des salons de coiffure du lieu – qui s’y gare toute la journée – il n’y a pas plus d’un contrôle par an.

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3 réponses

  1. janpeire dit :

    Dans le n°135 de la feuille municipale (décembre 2016) :

    Dans le même centre-ville, la mairie promet un ré-aménagement (ce sont les personnes qui sont réhabilitées pas les choses) de la placette devant St Pierre-le-Puellier, avec la promesse d’un stationnement interdit, c’est ce que montre l’illustration avec déjà 2 bagnoles :

    https://becancaneries.files.wordpress.com/2016/02/capture-d_c3a9cran_2016-02-10_19-54-12.png

    Comme dit l’autre « allô Freud, mais allô ! ».

  2. Yann d'Orléans dit :

    Tiens la mairie vient d’inaugurer la placette et îlot de verdure (je cite c’est pas de moi…).

    Les pavés sont jolis mais appeler ça un îlot de verdure c’est fort de café. Il y a un arbre ancien (qui ne procure pas d’ombre) et une jeune pousse.

    Le stationnement est il gratuit à cet endroit? Pas vu de panneau stationnement payant ?

    Il y a bien le parking et ses GCUM… Comme prévu

    https://twitter.com/PezetPhilippe/status/1205804979287740416?s=19

    • J’ai ajouté dans ton commentaire le tweet auquel tu fais allusion.

      Sur la place refaite c’est du stationnement payant comme partout dans l’intramail. Ce qui est curieux c’est le mât sans panneau :

      Placette

      NB : notons les deux voitures non-électriques #gcum devant la borne de recharge.

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