Moins de morts sur la route aux Pays-Bas, mais une baisse moins sensible chez les cyclistes — par Bicycle Dutch
Mark Wagenbuur a publié un billet supplémentaire cette semaine. Il concerne les accidents de la route mortels dont les homologues néerlandais de l’INSEE ont produit une synthèse couvrant deux décennies de données.
Voici la traduction de « Road fatalities declined in the Netherlands, but less for cycling » publié le 28 juillet 2020 sur Bicycle Dutch.
Au cours des deux dernières décennies, le nombre de décès sur les routes néerlandaises a diminué de 60 % pour les automobilistes. Pour les cyclistes, le taux de mortalité a beaucoup moins diminué, de 11 %. Mais ce n’est pas tout. Pour le groupe des moins de 30 ans, le nombre d’accidents mortels a également diminué considérablement, de 64 %, soit encore plus que pour les automobilistes. Cependant, ce bon chiffre est presque occulté par le fait que pour le groupe toujours croissant des plus de 70 ans, le nombre de décès a augmenté de 68 %, ce qui est effrayant. Plus tôt dans la journée, le Bureau central de la statistique (CBS) a publié les résultats d’une enquête sur les accidents routiers mortels des 20 dernières années.
Le nombre de décès d’automobilistes (conducteur et passager) a diminué de plus de moitié entre 1999 et 2019 (il est passé de 587 à 237). Au cours de ces mêmes années, le nombre de personnes tuées à vélo semble être resté assez stable dans une certaine fourchette avec des fluctuations considérables. Pour 2018, le chiffre était relativement élevé avec 228, soit un décès de plus qu’en 1999. En 2019, le chiffre était à nouveau inférieur de 25 (203). La pire année de ces deux dernières décennies a été l’année 2000 avec 233 décès, alors que lors de la « meilleure » année, en 2010, 162 cyclistes avaient perdu la vie sur la route.
Le Bureau central de la statistique néerlandais mentionne certaines mesures qui ont contribué à améliorer la sécurité des automobilistes. La conduite sous l’empire d’un état alcoolique est encore moins tolérée, depuis 2002 les conducteurs débutants sont traités différemment pour les aider à acquérir de l’expérience et enfin la manipulation d’un appareil mobile au volant est devenue illégale en 2019. C’est du reste également le cas lorsque vous faites du vélo.
Après avoir étudié cette publication, un site d’information a écrit : « Les données néerlandaises pour l’année dernière (2019) montrent qu’en chiffres absolus, plus de personnes sont mortes dans des accidents de voiture (237) que sur un vélo (203). Si vous calculez le chiffre par kilomètre parcouru, c’est l’inverse qui se produit. Pour un milliard de kilomètres parcourus, le chiffre pour le vélo est de 11 alors que le chiffre pour les occupants de la voiture est de 1,6 décès ».
Au cours des 20 dernières années, la composition par âge de l’ensemble de la population néerlandaise a considérablement changé. Il y a moins de Néerlandais de moins de 50 ans et plus de personnes de plus de 50 ans. Le nombre de personnes âgées de plus de 70 ans était de 1,5 million en 1999 et de 2,3 millions au début de 2019, soit une augmentation de 56 % ! En partie grâce aux vélos électriques (qui ne sont pas plus dangereux que les vélos ordinaires), ce groupe beaucoup plus important de personnes âgées fait plus souvent du vélo et parcourt de plus grandes distances, ce qui se reflète malheureusement dans le taux de mortalité des accidents de la route. En 2019, la majorité des décès liés à la circulation à vélo, soit 59 %, concernait la tranche d’âge des plus de 70 ans. Cette même année, les moins de 30 ans représentent 12 % des personnes tuées à vélo. Les personnes tuées à vélo sont généralement plus âgées que celles qui sont tuées dans un accident de voiture. Pour les automobilistes, 21 % avaient plus de 70 ans et 35 % avaient moins de 30 ans.
Cela signifie que les Néerlandais sont obligés de mettre l’accent sur la sécurisation des déplacements à vélo des personnes âgées. Le Fietsersbond demande depuis des années d’accorder plus d’attention à cette question. Dans un article également publié aujourd’hui, il constate que les personnes de plus de 50 ans évitent de faire du vélo à certains endroits et tombent plus souvent de leur bicyclette. Karin Broers, journaliste, explique pourquoi : « Je suis moi-même devenue un peu plus âgée maintenant et je remarque que les choses changent très lentement. Nous savons tous ce que sont les lunettes de lecture, mais il se passe tellement plus de choses. Votre vision périphérique diminue, ce n’est pas quelque chose que vous remarquez à temps. Vous avez tendance à voir les voitures ou les autres cyclistes plus tard que lorsque vous étiez plus jeune. Ils vous font sursauter. Cela a un effet sur la façon dont vous vous comportez dans la circulation ».
Les potelets, les bordures et les surfaces inégales sont les principales causes des nombreuses chutes de cyclistes âgés aux Pays-Bas. (Dans les statistiques, ces chutes sont appelées « accidents impliquant un seul usager de la route ».) La réduction du nombre de potelets sur les pistes cyclables, la suppression des bordures et la mise en place de lignes marquant clairement les bords des pistes cyclables pourraient aider considérablement les personnes âgées. Les conséquences d’une chute pour toute personne de plus de 50 ans sont beaucoup plus graves que pour les personnes plus jeunes. De nombreux gestionnaires de voiries sont sur la défensive lorsque le Fietsersbond aborde la question. Karin Broers : « Je pense que les municipalités devraient juger leurs infrastructures cyclables du point de vue des cyclistes les moins aptes. Techniciens et experts disent : la piste cyclable est assez bonne, car elle a été conçue en tenant compte des recommandations. Ils oublient que ces recommandations sont les exigences minimales. »
« la piste cyclable est assez bonne, car elle a été conçue en tenant compte des recommandations. Ils oublient que ces recommandations sont les exigences minimales. » »
A Orléans….les recommandations, ….c’est juste : « si on peut »,…. « s’il reste de la place »…… « si y a des sous »……
Comme avec l’entretien (traduction précédente), il y a un monde entre « chez eux » et « chez nous ».
De plus chez nous, élus et techniciens sortent souvent l’argument : « ce ne sont que des recommandations » (en parlant de celles du Cerema).
Tu oublies : « oui mais les riverains préfèrent des places de parking à des trottoirs aux normes… »