Une escapade à Combleux en février

Début novembre 2019, sous un franc soleil d’automne, j’étais allé jeter un œil au chantier de la Loire à vélo nord (c’est-à-dire rive droite, à l’est d’Orléans) et ça avait donné Un chemin de halage prometteur avec en guest star deux influenceuses indiennes sur des VAE neufs. Depuis, le stabilisé renforcé a bien été appliqué sur le chemin de halage et comme le temps était précocement printanier en ce samedi de février, j’ai fait comme tout le monde, je suis sorti me promener. Cette fois-ci j’ai pu aller plus loin que le Port Saint-Loup, jusqu’à Combleux.
Comme l’écrit fort à propos le cyclovoyageur de ToutesLatitudes sur son site :

« À Combleux, le canal d’Orléans rejoint la Loire. Avec les rives de Loire, le canal et ses écluses, Combleux est l’une des promenades favorites des habitants de l’agglomération Orléanaise. »

Quai du roi… et du peuple !

Point de départ (à gauche) et d’arrivée (à droite). Environ 7 km.
Un bon vent d’est de face à l’aller et un soleil voilé dans les yeux au retour.

Je ne vais pas m’étendre sur le début du parcours mais juste souligner, comme l’ont fait d’autres, que le cheminement cyclable depuis le pont George V jusqu’au quai du roi n’est pas très confortable quand la foule se presse en bord de Loire, en raison notamment de l’étroitesse de la piste cyclable (sachant qu’il est désormais formellement interdit de circuler sur le quai proprement dit, voir à la fin de ce billet).

Quelques instantanés :

Cerise sur le gâteau, un peu plus loin, là où la piste est plus large :

Un intrus.

Bref, passé le pont Thinat et la zone du marché du quai du roi, il y a toujours autant foule :

Le cheminement vélo n’est pas au point.

Mignonnes, allons voir si ce stabilisé renforcé…

À l’été 2020, j’avais emmené un ami de passage visiter Combleux. Les travaux sur le chemin de halage n’étaient pas terminés. C’est désormais le cas. On le sent sous la roue1 et on le constate à la présence de ces poteaux de bois scellés :

Il n’est pas certain que les petits réflecteurs fixés dessus suffisent à la nuit tombée.

Il y a encore au niveau de la passerelle des Chataîgniers à Saint-Jean-de-Braye un trio de potelets sombres non signalés à l’extrémité d’une section pavée :

Un peu de jalonnement kilométrique sur le parcours :

Et alors ce stabilisé renforcé ? Pas mal du tout.
Il y a toutefois quelques décamètres grêlés. J’écris « grêlé » mais je ne sais pas ce qui a causé ces déformations2.

L’un des co-financeurs des travaux fait sa pub et en évoquant le « quotidien », ce qui change agréablement du couplet sur le-cyclotouriste-luxembourgeois-qui-va-faire-chauffer-sa-carte-bancaire-dans-les-commerces-de-proximité :

Un petit aperçu en mouvement et à hauteur de guidon :

Quelqu’un à qui on ne la fait pas m’a fait remarquer que la voie verte est sur le chemin du haut après Saint-Loup.
Rien ne l’indique en venant d’Orléans sauf cette petite flèche verte à gauche qui ne fait pas le poids face à l’immensité ligérienne propice aux profondes méditations… et à la ligne droite.

Jalonnement : 0 / Jeanne : 0.
Match nul.

Combleux, charmant en toute saison

Le petit parcours classique.

À l’approche du port de Combleux, finie la voie verte, on rentre en zone de rencontre :

En cette belle journée de février, on pouvait apprécier le jeu de miroir sur le canal :

Et se souvenir combien la terrasse du restaurant de la Marine est joliment arborée et prise d’assaut aux beaux jours :

Mais que voilà solidement attaché ? Un très chic vélo Creme3:

Le pont au-dessus de l’écluse :

Le panneau placé sur le pont qui mène à la Patache laisse songeur : le vélo n’est-il pas un véhicule ?

Sur la Patache on rencontre le chemin de contre-halage et on dispose d’un belvédère sur la Loire :

Le chemin de la Patache, en tant que zone de rencontre, est donc ouvert à la circulation des quelques habitants du lieu4 :

Au bout du chemin après le coude on tombe sur le déversoir surmonté d’un petit pont :

S’attarder ou repartir… le péril est aussi (et surtout ?) dans le couvre-feu.

Sur le chemin du retour la caméra peine à contre-jour et assombrit cette rencontre amusante avec un petit chien promené à vélo. Relativement bien dressé puisqu’il semble serrer à droite quand sa maîtresse lui demande. Mais je serais elle, je ne compterais pas trop là-dessus quand même.

Dimanche soir, La République du Centre a titré sur « Fièvre quasi estivale sur les quais de Loire, à Orléans, ce dimanche après-midi » en précisant :

A vélo, mieux valait savoir jouer du guidon (et du klaxon !) pour éviter, ici et là, les piétons.

En ce qui me concerne, samedi, et en dehors de la rencontre avec le conducteur du vieux break Audi sur le pont George V, je n’ai pas une seule fois actionné ma sonnette en 15 km. Je n’étais pas pressé d’arriver… ni de rentrer.

Notes

  1. N’allez pas vous imaginez des choses, ce « mignonne » que j’emprunte à Ronsard et que je mets au pluriel désigne bien évidemment les roues de mon vélo.
  2. On peut constater le même phénomène sur la piste de running orléanaise sur la levée sud Loire parcourue dans ce billet.
  3. À prononcer, j’imagine, comme dans ce célèbre hit plutôt que comme dans « café crème ».
  4. Là c’est un chanceux habitant du lieu mais j’imagine que certains seraient tentés d’aller voir par là, malgré l’interdiction de circuler, si par hasard un parking n’aurait pas été aménagé un peu plus loin… d’où les bornes dans l’herbe.

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18 réponses

  1. Benoit Perrussel dit :

    joli reportage ! la dangerosité des potelets est confirmée par un accident grave d’un cycliste du quotidien, j’en profite pour passer un petit message de bon rétablissement

  2. CdV dit :

    Maintenant que la « voie verte » (?) est aménagée et roulante, on doit craindre une augmentation des comportements des « tueurs à vélo », qui sont cette petite minorité de cyclistes, faisant leur chrono le samedi et le dimanche matin sur ce tronçon (on les reconnaît facilement, type de vélo, habillement, …. C’est à dire que les piétons sont stressés d’entendre arriver ces machines dans leur dos. Avec les gravillons d’avant, on les entendait mieux. Ce samedi, quelle chance, il y en avait peu.

    En ce qui concerne la note (3), qu’on se rassure: j’ai entendu qu’un élu local voulait justement mettre un parking dans cet endroit. Heureusement, il y a une opposition locale.
    Christian

    • Déjà que du côté de l’église on est à deux doigts du parking sauvage…

      église de Combleux

      • janpeire dit :

        Autant d’amoureux⋅ses de coucher de soleil sur Loire à travers le cadre d’un pare-brise, passé le confinement de 2020, cela laisse de l’espoir pour l’humanité, non ?

        Pour comparer, il aurait fallu aller voir le taux d’occupation de l’aire de stationnement derrière la mairie/école/salle-des-fêtes. Elle n’est pas immense mais contient son monde, dont beaucoup de VAEistes de compétition qui viennent se montrer plus qu’autre chose… si, gêner (J’ai vu des personnes en électrocyclette passer le déversoir à pied 🙂 (avant la pose du vil panneau d’interdiction)).

  3. V-LO dit :

    Merci Jeanne pour cette jolie balade printanière. 🙂
    J’avais lamentablement crevé sur ce chemin quelques temps avant les travaux, quand c’était tout caillouteux et casse-binette. Du coup, j’ai depuis des Marathon, mais surtout, je ne vais plus là-bas aux jours et heures d’affluence car je trouve que la cohabitation avec les autres usagers (piétons, mais aussi comme le dit CdV les cyclistes qui font la course) n’est pas très agréable sur un espace plutôt restreint. J’aime pas jouer de la sonnette alors que les piétons sont totalement à leur place (l’impression d’être un automobiliste qui me croiserait sur sa route en mode « pousse-toi cycliste, je suis prioritaire » 😉 ), mais du coup, sans pour autant être un fou du guidon, faut mettre le pied à terre et relancer sans cesse, ce qui est chiant, même si c’est relatif, hein, parce que le cadre et les lumières sont magnifiques !
    Ca rend la promenade moins fluide, surtout quand on s’est ‘aussi’ cogné l’alignement des feux de la rue Royale ou la voie cyclable du pont George V surchargée de cyclistes, coureurs et marcheurs, les quais de Loire bondés eux-aussi et leur PC squattée.

    • Dimanche ce devait être encore plus fréquenté mais samedi, en anticipant bien, je n’ai jamais eu besoin de mettre pied à terre. Sauf pour prendre des photos ! 😉

      Même à l’entrée de la piste du quai du Châtelet, je n’ai pas mis pied à terre :

      Sur le chemin de halage la cohabitation se passait bien. Autant que je m’en souvienne, je n’ai aperçu aucun fonçeur.

  4. REGIS REGUIGNE dit :

    Et, ensuite, jusqu’à Chécy et, pourquoi pas St Denis de l’Hôtel ? Que dire, que et comment faire ? Pour la portion que vous présentez, je suis plutôt déçu. Qualités, au sens large ; faibles. Confusions multiples dans le, les, usage(s) de ce « prétendu » nouveau tronçon, rive droite, de la Loire à vélo. En l’état : je ne valide pas. « De quel droit » ? Ne suis-je pas, sur la totalité de la, « ma » Loire à vélo, l’Inventeur puis Créateur ? Le commandeur ONM (Environnement) Régis Réguigne.

    • JdC dit :

      Pas assez large et confusion d’usage sont les mamelles des colères à venir.

      Et vous avez raison de ne pas valider !
      En qualité de Zeus de la Loire, consulté, vous auriez relégué les faux Titans de l’aménagement dans les bas-fonds du canal à défaut d’un Panthéon qu’ils croient habiter.
      Ces faux Titans vaincus, vous Zeus, nous les petits Héphaïstos, Arès, Ilithyie, Hébé à bicyclette ou encore Artémis, Apollon à vélo aurions pris notre partie de la voie, dans l’éther et nous aurions observé les innocentes créatures baguenauder sur un confortable chemin de halage, à elles réservé.

      Selon la légende des dieux, les Titans vaincus tomberont dans l’oubli, sans aucuns cultes pour les honorer, au contraire des dieux, comme vous, qui avez forgé votre légende, savez conter votre histoire, avez écrit votre hagiographie, avec une modestie qui n’a d’égale que la prochaine éclipse lunaire à venir.

      Jean du dérive chaine, modeste affabulateur, sans autre titre

    • Christian de Valence dit :

      Ne faudrait-il pas maintenant créer la « Loire à pied ». je propose d’y mettre tous ces magnifiques chemins qui serpent le long du fleuve, avant qu’ils ne soient intégrés, normalisés, etc, dans le concept des voies à vélo, aux multiples appellations, avant qu’ils ne deviennent ces « routes » à vélo qui commencent à exclure le piéton. Un logo pourrait être créé, qui indiquerait une tolérance pour les vélos et trottinettes.. CdV, cycliste

  5. 700×40c dit :

    Bonjour,

    J’aimerais savoir pourquoi vous ne parlez en nul endroit du père de la Loire, c’est quand même lui le créateur du trottoir bordé d’arbres le long des quais dans Orléans ?

    De plus, en fouillant le web des influenceurs vélos de l’agglo, j’ai trouvé l’article suivant :
    https://becancaneries.wordpress.com/2021/01/01/voeux-pour-2021/
    Dans quelles mesures vous a-t-il incité ou invité à réaliser une des propositions pour 2021 ? Pourquoi n’être pas allé plus loin dans l’itinéraire qu’il propose, au moins jusqu’à Chécy.

    700×40c

    • Bonsoir,

      Je ne me souvenais plus de ces bons voeux. Peut-être ai-je été influencé malgré moi et l’absence de la lune (zeugma ?).

      Si je n’ai pas poussé jusqu’à Chécy c’est bien entendu à cause du couvre-feu et des Allemands.

      Bien à vous.

  6. Yann d'Orléans dit :

    Il faudrait comparer la fréquentation aux moments des horaires des velotaffeurs car le WE ça se limite à de la balade détente

  7. J’ai complété le tracé OpenStreetMap, il y a à peu près un mois, après avoir suivi l’itinéraire entre le cabinet vert et l’écluse de la Patache.
    En effet les tags highway : cycleway, bicycle : designated et foot : designated faisait ressortir l’itinéraire en … piste cyclable.
    De peur que des cyclistes ne s’emballent, je me suis donc empressé de rajouté le tag traffic_sign : C115 (Voie verte). Ce qui correspond davantage à la réalité.

    Quand au stabilisé compacté il est neuf donc en bon état … pour le moment. Il faudra voir à l’usage combien de temps il le restera.

  8. Dieu informe Zeus que VélEurope6 a connu l’Amour de Piriac au Duna Drava Nemzeti (Hongrie 1989-07/1991)

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