On vous a dit « Stop »
Jacques Douffiagues, qui a été maire d’Orléans du 31 juillet 1980 au 1er octobre 1988, a laissé son nom à une avenue située sur la commune de Saint-Jean-le-Blanc. Cette avenue a pour particularité d’être bordée d’une piste cyclable bidirectionnelle qui conduit notamment à la base de loisirs de l’Île Charlemagne.
En direction de l’île Charlemagne, la première intersection est l’occasion d’un cédez-le-passage.
Suivent trois « stop » aux trois intersections suivantes en 300 mètres. Pour un cycliste, l’arrêt complet suivi d’un redémarrage correspond grosso modo à rallonger son trajet de 80 mètres. Pour le cycliste respectueux du code de la route, les 300 mètres se transforment donc en 540.
Les véhicules qui circulent sur la chaussée sont prioritaires mais les cyclistes qui circulent sur la piste cyclable parallèle ne le sont pas. Cherchez l’erreur.
Au vu de la visibilité offerte par cette grande ligne droite, il était possible de placer le stop des voies sécantes avant la piste cyclable en laissant la priorité aux cyclistes. C’est d’ailleurs ce que recommande l’excellent Guide pour la conception des aménagements cyclables de la métropole de Lyon (cas de figure décrit pages 56 et 57). Au lieu de cela, on obtient des intersections étranges où deux lignes discontinues délimitant un no man’s land verdâtre (le vert n’est pas une couleur réglementaire) précèdent une ligne continue de stop.
Et si d’aventure les promoteurs de ce type d’aménagement devaient s’offusquer de voir des cyclistes ne pas marquer les stops, je les invite à lire le billet d’Olivier Razemon intitulé « Les 10 raisons pour lesquelles les cyclistes commettent des infractions au code de la route » (24 novembre 2014).
NB : c’est l’occasion de signaler ou rappeler qu’Olivier Razemon sera en dédicace à la Libraire Nouvelle (place de la République) vendredi 10 mars à 18h30 et donnera une conférence à Saint-Jean-de-Braye samedi 11 à 17h30 (plus d’informations sur le blog du SPLF45).
Il est possible d’offrir à nos élus et techniciens le code de la route et de leur recommander l’article R415-14 : « Pour l’application de toutes les règles de priorité, une piste cyclable est considérée comme une voie de la chaussée principale qu’elle longe, sauf dispositions différentes prises par l’autorité investie du pouvoir de police. »
Alors peut-être que le maire a pris un arrêté, qui doit être justifié, pour faire exception à la réglementation mais je mets ma main à couper que non. Et si on lui demande, mais alors pourquoi ? il va répondre « pour la sécurité des cyclistes » !!!
Et le bonjour à Olivier 😉
Ce soir en rentrant par le quartier des Blossières, j’avais un trottoir ceint d’une étroite piste cyclable à ma droite (et une foule de dos-d’ânes).
Sur la « piste », 1 panneau « cédez le passage » pour le cycliste, resté sur la route, j’ai une « priorité à droite » à respecter, mais j’ai surtout un bien meilleur confort de circulation.
JP