Brève rencontre au bas de la rue Basse d’Ingré

Dans le quartier Madeleine, la rue Basse d’Ingré a été requalifiée en 2013. À cette occasion elle est passée en zone 30 et la partie en sens unique a été mise en double-sens cyclable. C’est un cas intéressant car la chaussée est trop étroite pour permettre un croisement vélo/voiture fluide.

La partie de la rue en double-sens cyclable est en vert.

« Vous roulez comme ça là ? »

On ne le voit que très brièvement au début de la vidéo mais cette automobiliste avait fait un appel de phare juste après s’être engagée dans la rue. Ce court échange tout à fait courtois est une illustration de la nécessité de communiquer très largement auprès des automobilistes sur les dispositions du code de la route spécifiques aux vélos, surtout quand on sait que dans l’hypercentre d’Orléans le double-sens cyclable a été généralisé.

Les chevrons ne sont pas assez explicites ?
Dans l’autre partie en double-sens cyclable, les pictos vélos ont été peints tous les deux chevrons.

Plus loin dans la rue

Plus haut dans la rue, l’obligation de créer un aménagement cyclable lors de toute rénovation de voie urbaine n’a pas été respectée1. Dans l’intention – louable – de faire respecter la limitation de vitesse à 30 km/h, deux chicanes ont été aménagées. Or sans by-pass vélo, ce type d’aménagement est inconfortable voire dangereux pour les cyclistes.

Absence de visibilité, profil montant, le piège presque parfait pour le cycliste qui cherche à bénéficier de la priorité.
Perte de priorité en profil montant toujours. Pénible à négocier.

Encore plus loin, la rue Basse d’Ingré devient rue Paul Doumer, on entre dans Saint-Jean-de-la-Ruelle, et on dit adieu au double-sens cyclable.

Dans quelques décamètres, c’est l’entrée dans Saint-Jean-de-la-Ruelle.

Notes

  1. Article L228-2 du code de l’environnement : « À l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, à l’exception des autoroutes et voies rapides, doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation. »

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10 réponses

  1. Yann d'Orléans dit :

    Le souci de ce quartier est que les affichages « Zone 30 » sont minuscules et pas assez nombreux. En parallèle, ces routes en zone 30 sont des lignes droites sans accessoire contraignant pour faire ralentir les automobilistes. De fait, les voitures roulent vite ( >50kmh) donc les cyclistes ont peur et le bruit envahit ces quartiers d’habitation.

    La mairie devrait revoir sa politique d’équipement pour les zones 30 en mettant au sol un revêtement vibrant, en rétrécissant les chaussées pour offrir plus de places aux piétons et aux vélos. La rue de Vauquois est le parfait exemple de rue limitée 30 où l’affichage est ridicule et les équipements pour faire ralentir sont inexistants.

    Malheureusement l’équipe actuelle ne jure que par la voiture pour relancer le dynamisme de la ville.

  2. Myriam dit :

    Au sujet des double-sens cyclables à Orléans, avez-vous remarqué les nouveaux panneaux qui apparaissent ici et là, rectangles verticaux avec, écrit en blanc sur fond rouge, DANS L’INTRA-MAILS LES VELOS PEUVENT ROULER A CONTRESENS, (près du théâtre par exemple, je ne peux pas vous mettre la photo ici).

    Pour faire suite à la dernière remarque de Yann, pourtant, déjà en 2003, un rapport publié par l’ADEME suite à une enquête diligentée par la FUBicy (Fédération française des Usagers de la Bicyclette qui regroupe plus de 120 associations de cyclistes urbains) montrait que les piétons et les cyclistes comptaient au moins autant que les automobilistes pour faire leurs achats en centre ville car, s’ils achetaient moins à la fois, ils achetaient beaucoup plus fréquemment et fidèlement chez les commerçants.

  3. lacaille dit :

    on aime pas les vélos a Orléans c’est pas plus compliqué. Gérer par des gens qui font pas de vélo

  4. Seb dit :

    Le pb ici n’est pas le DSC mais l’absence de DSC à l’entrée de St Jean. Les aménageurs de la métropole n’ont pas du regarder une carte et ont laissé un tout petit bout en sens interdit, du coup il n’y a pas de continuité.
    Sinon le plus simple c’est que la zone 30 soit une zone comme son nom l’indique (et si possible assez grande et logiquement délimitée et compréhensible), et pas que des bouts de rues comme on voit souvent.
    Saluons qd même la mise en DSC des zones 30, bel anniversaire des 10 ans de la loi qui les impose !

    • Jeanne à vélo dit :

      Tout à fait d’accord avec vos remarques.

      A l’époque de la requalification, en 2013, la compétence voirie n’était pas métropolitaine d’où sans doute des différences d’appréciation municipale.

  5. Thib dit :

    Merci pour vos articles forts intéressants.
    Connaissez vous les raisons invoquées par la mairie justifiant le fait que la rue Bannier ne soit pas en DSC ? Je parle bien sur de la portion entre la rue des Fauchets et la rue de la Bretonnerie.

    • Jeanne à vélo dit :

      Merci pour votre appréciation et votre question. Difficile d’y répondre : ça ressemble beaucoup à la politique du doigt mouillé. J’imagine que Mme Ricard ou M. Poisson se sont dits : « Ouh là là, je ne me vois pas remonter à vélo face aux voitures, ça me semble trop dangereux ! ». Ou alors des techniciens ont avancé des arguments un peu plus solides. Si l’on s’en tient aux recommandations du Cerema, cela voudrait dire que la rue Bannier voit passer plus de 5000 véhicules par jour. J’ignore si c’est le cas. Mais je ne désespère pas de le savoir un jour. 😉

      PS : je ne sais pas si vous avez vu mais j’analyse cet axe dans le billet https://jeanneavelo.fr/2018/03/15/faux-cul-de-sac-mais-vrai-detour-rue-des-fauchets/ (avec à la toute fin une photo du funeste panneau)

  6. Thib dit :

    Merci pour votre réponse.
    Non je n’ai pas vu votre billet sur le sujet mais je vais aller lire ça avec intérêt.

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