Tapé à la machine — sept souvenirs et anecdotes de Kent Peterson

Comme il l’écrivait l’été dernier dans son dernier billet en date, Kent Peterson – dont j’ai déjà traduit ici treize textes – a « simplement renoncé aux réseaux sociaux ». Il a d’ailleurs expliqué dans deux textes dactylographiés pourquoi il n’a jamais accroché à Facebook et pourquoi il a fini par quitter Twitter en 2016. Depuis le printemps dernier, il se contente donc de taper quotidiennement un texte à la machine à écrire, texte qui est ensuite pris en photo et publié sur le blog One Typed Page qui rassemble jour après jour les productions de différents passionnés de vieilles bécanes cliquetantes. Ce mode de fonctionnement « est bien assez social » pour lui écrit-il.

Dans ses textes, Kent Peterson revient sur son histoire personnelle, évoque ses lectures, ses goûts musicaux, raconte des histoires ou encore des anecdotes liées à son activité de mécanicien1. J’aime énormément sa façon d’écrire, sa subtile ironie et son art de la chute. Je vous propose une sélection de textes avec le vélo comme fil directeur mais pas que2.

Les intertitres et les illustrations sont de mon fait.

Kent Peterson portant le masque Grateful Dead offert par un de ses comparses de One Typed Page.
Il lui arrive même d’aller tapoter du clavier en extérieur.

Un aller/retour pour se déclarer

Quand j’étais enfant, j’ai dit à un de mes jeunes copains qu’un jour, j’irais en Californie à vélo. Il m’a dit : « Tu ne peux pas aller en Californie à vélo, c’est trop loin. » J’ai pensé que c’était un idiot et je le lui ai dit. Après ça, on n’était plus copains.

En 1982, j’ai passé mes derniers examens, obtenu un diplôme de philosophie, sauté la remise des diplômes et j’ai pédalé du Minnesota à la Californie en 21 jours. Ce n’était pas trop loin.

Assis sur la plage de Crescent City, en Californie, j’ai passé un bon moment à réfléchir à ce que j’avais laissé de côté au Minnesota. Une seule chose me dérangeait vraiment, mais elle me dérangeait beaucoup. Je suis remonté sur mon vélo, j’ai pédalé vers le nord et l’est, et je suis arrivé à cours d’argent à Bend, dans l’Oregon. Je suis allé dans un magasin de vélos, j’ai mis mon vélo en gage pour obtenir de l’argent afin de manger et d’acheter un billet de bus pour rentrer au Minnesota.

De retour au Minnesota, j’ai récupéré mon ancien emploi dans l’informatique et j’ai finalement pris mon courage à deux mains pour demander dans le hall à la jolie fille qui travaillait comme réceptionniste au service comptabilité de sortir avec moi. Le fait de n’avoir jamais essayé de l’aborder était la seule chose qui m’avait vraiment dérangé.

J’ai laissé un poème sur son bureau, puis je me suis présenté et lui ai demandé de sortir avec moi. Fait remarquable, elle a dit oui. Elle s’appelle Christine et c’est l’amour de ma vie. Elle est encore plus belle aujourd’hui qu’en 1982, et c’était une sacrée bombe à l’époque !

Christine et moi avons vécu de nombreuses aventures depuis lors et je suis sûr que nous en vivrons encore beaucoup à l’avenir. Certaines de ces aventures se retrouveront sous forme de pages dactylographiées ici.

Et pour ceux d’entre vous qui se demanderaient « mais qu’est devenu le vélo ? », j’ai pu rembourser le prêteur et le faire renvoyer au Minnesota grâce à mon retour à la vie salariale dans l’informatique.

Du côté du port de Crescent City.

Une rencontre sportive

Quand j’étais à l’université, je me suis lancé dans la course cycliste. J’ai couru dans la catégorie 4 de l’USCF, et comme la catégorie 4 n’était pas très bonne, je suis resté en catégorie 4. De fait, elle correspond à tous ceux qui ont une licence sportive. Si on gagne quelques courses, on passe en catégorie 3. Si on en gagne davantage, on peut passer en catégorie 2. Si on en gagne encore plus, on peut devenir catégorie 1. Les coureurs de catégorie 1 sont le genre de personnes qu’on peut retrouver aux Jeux olympiques et certains d’entre eux deviennent professionnels et participent à des courses en Europe.

Être en catégorie 4 signifie rouler davantage et être plus rapide que la plupart des personnes qui ne sont pas licenciés d’un club sportif. J’habitais à Duluth, dans le Minnesota, et l’équipe dans laquelle je courais s’appelait Velo Duluth et nous étions sponsorisés par Twin Ports Cyclery. Denis Sauve, propriétaire de Twin Ports Cyclery, était l’entraîneur de notre équipe.

Nous faisions des contre-la-montre (ce qui me convenait bien), des critériums (courses courtes, à plusieurs boucles et à plusieurs tours, ce qui me convenait mal) et des courses sur route plus longues, ce qui me convenait bien mais mon sprint était faible. Je me suis distingué dans quelques petites courses et avec l’entraînement de Denis, je m’améliorais. Je m’imaginais en train de monter dans les catégories.

Le mercredi après-midi, nous chargions les vélos dans le camion-boutique et nous nous rendions dans les Twin Cities pour la série de critériums du mercredi soir. Je participais aux courses des 3e et 4e catégories, perdais, puis regardais les courses des 1e et 2e catégories. Il y avait deux gars, les frères Flanders, et ils étaient de loin les plus rapides. L’un d’eux gagnait toujours. C’étaient mes héros. On disait qu’ils feraient un jour partie de l’équipe olympique. Je me suis dit que si je m’y mettais vraiment, si je m’entraînais vraiment, peut-être qu’un jour je pourrais faire la course avec eux.

Mais un mercredi, les choses ont changé. J’ai perdu ma course et je suis allé regarder celles des 1e et 2e catégories. Les frères Flanders étaient là, mais aussi ce jeune homme qui n’était pas du coin. Il était blond, pas particulièrement musclé, mais il a totalement surclassé les frères Flanders. C’était incroyable. Je savais que je pourrais m’entraîner UNE ETERNITE et ne jamais pédaler comme ce type. J’ai su tout de suite que je n’étais pas un coureur cycliste. Ce type était un COUREUR CYCLISTE !

Ce type s’appelait Greg LeMond.

C’est un coureur cycliste. Je suis juste un gars qui fait du vélo.

Greg LeMond au départ de la dernière étape du Tour de France 1989.

Prendre son temps

Mon père avait l’habitude de raconter cette histoire et maintenant c’est à mon tour de le faire.

Un représentant de commerce roule au volant de sa voiture à la campagne et aperçoit un fermier en train de nourrir son cochon. Le fermier soulève le cochon jusqu’à une branche de pommier et le cochon mange une pomme. Ensuite, le fermier se dirige vers une autre branche et le cochon mange une autre pomme. Le représentant de commerce observe ce manège pendant quelques minutes, descend de sa voiture et s’adresse au fermier : « Mais qu’est-ce que vous faites ? » « Je nourris mon cochon » répond le fermier. « Mais ça vous prend pas trop de temps ? » demande le représentant de commerce. « Eh bien », dit le fermier, « c’est bien vrai, mais qu’est-ce que le temps pour un cochon ? »

Au fil des ans, la chute de cette histoire, « qu’est-ce que le temps pour un cochon », est devenue une philosophie pour mes amis et moi lors de nos aventures. Nous sommes sur un sentier ou un chemin de terre et deux directions s’offrent à nous. « Si nous prenons cette direction, je sais qu’elle fait une boucle vers notre point d’arrivée, mais cette autre direction pourrait nous faire perdre beaucoup de temps », dirai-je. Matt ou Mark ou qui que ce soit qui m’accompagne hochera la tête et dira : « C’est vrai, mais qu’est-ce que le temps pour un cochon ? » Et nous prendrons le chemin de l’inconnu. On n’est pas là pour prendre le chemin le plus rapide à travers la vie. Un de mes amis a un jour commenté un brevet auquel nous participions tous les deux : « Hé, vous faites ces choses juste pour avoir des histoires à raconter : » « Non », lui ai-je répondu après y avoir réfléchi un peu, « Je fais ces choses parce que je les trouve intéressantes et les expériences intéressantes font de bonnes histoires ». Si le fermier se contentait de jeter un boisseau de pommes devant le cochon, ce ne serait pas très intéressant et il n’y aurait de fait aucune histoire qui vaille la peine d’être racontée.

Un corollaire de l’histoire du fermier pas pressé est que Christine et moi ne remplissons pratiquement jamais nos journées. Nous n’avons pas de temps à perdre à être occupés. Si nous avons une chose de prévue pour la journée, nous la considérons comme pleine. Nous nous assurons de disposer d’assez de temps pour accomplir la tâche considérée. Une fois la chose « nécessaire » faite, il s’avère que nous avons presque toujours le temps de faire autre chose. Cela permet de réduire le stress et, pendant ce temps « libre », nous pouvons nous promener et trouver à faire des choses intéressantes.

Intermède zen

« On ne trouve pas le zen dans les livres. » — Quelque chose que j’ai lu dans un livre sur le zen.

Voici une règle générale qui me semble vérifiée : si un livre a « Zen » et « Art » dans le titre, il est fort probable que le livre soit rempli de conneries. Il y a deux exceptions à cette règle. La première est le classique d’Eugen Herrigel Le Zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc, qui réussit en 80 pages environ à dire des choses utiles sur le tir à l’arc et le zen. La seconde, dont le titre est un hommage amusé au livre d’Herrigel, est la diatribe/méditation de plus de 500 pages de Robert M. Pirsig sur la notion de Qualité qui se superpose au récit d’un voyage en moto3. Je peux pardonner à Pirsig d’avoir détourné le zen dans son titre parce qu’il commence son livre par ce grand avertissement au lecteur :

« Ce qui suit est basé sur des faits réels. Bien que beaucoup de choses aient été modifiées pour des raisons rhétoriques, il faut considérer que l’essentiel est factuel. Cependant, il ne doit en aucun cas être associé à ce grand ensemble d’informations factuelles relatives à la pratique du bouddhisme zen orthodoxe. Ce qui suit n’est pas non plus très factuel en ce qui concerne les motos. »

Malheureusement, depuis que le livre de Pirsi est devenu un best-seller improbable en 1974 et qu’il s’est vendu à des millions d’exemplaires depuis, un tas de livres pseudo-philosophiques sont sortis, réussissant à entasser « Zen » et « Art » et quelques autres mots dans leurs titres. Et « ramassis de conneries » est l’expression adéquate pour décrire la plupart de ces gâchis de papier sans queue ni tête. Les meilleurs de ces mauvais livres semblent se contenter de jeter « Zen » dans le titre et de laisser les pauvres bouddhistes en paix, mais les pires, comme Zen in the Art of Climbing Mountains de Neville Shulman, vraiment horrible, semblent assimiler le zen à l’ignorance de ce que l’on fait. Dans le cas de Shulman, ses co-grimpeurs ont en quelque sorte réussi à le traîner en haut de la montagne, ce qui est davantage le témoignage de leur statut d’êtres particulièrement compatissants que l’indication d’une quelconque illumination chez Shulman.

Si vous voulez lire quelques livres sur le zen qui en valent la peine, les ouvrages de D.T. Suzuki sont excellents. Ils ne contiennent rien sur les motos.

Mécanique vélo à pile ou face

Il existe deux types de personnes dans le monde : celles qui divisent les gens en deux catégories et celles qui ne le font pas.

J’adore cette blague / affirmation véridique.

J’ai travaillé dans un magasin de vélos qui était un concessionnaire Litespeed. Litespeed a été l’une des premières entreprises à comprendre comment fabriquer un bon vélo en titane. Les premiers Litespeed avaient des colliers de tige de selle qui faisaient partie intégrante du cadre en alliage de titane. Il faut savoir que l’alliage de titane présente l’avantage d’avoir une certaine souplesse. Le problème, c’est que si le collier est en alliage de titane, avec le temps, il va prendre trop de jeu. La solution de Litespeed a consisté à fabriquer ses derniers vélos avec un collier de tige de selle en aluminium.

Le problème était différent avec ce collier en aluminium. Il disposait d’un boulon en acier qui se vissait dans un filetage en aluminium. Si un client (ou un mécanicien, mais c’était généralement un client) serrait trop fort le boulon, cela abîmait le filetage.

J’ai vu un bon nombre de colliers présentant ce problème et je proposais au client deux options. La première consistait à obtenir un collier de remplacement en aluminium auprès de Litespeed. Il serait sujet à la même défaillance. La deuxième option, qui coûterait environ 25 cents en pièces détachées, consistait à remplacer le boulon d’origine par un boulon en acier plus long qui sortirait du filetage écrasé. Le boulon plus long s’accouplerait alors avec un écrou en acier situé de l’autre côté du collier. « C’est un peu plus lourd et un peu plus compliqué à monter car il faut une clé pour le côté opposé, mais vous pouvez le serrer et il ne se cassera pas », expliquais-je.

Maintenant, voici ce qui est intéressant : la moitié des gens pensaient que ma solution écrou-boulon était cool et intelligente et disaient quelque chose comme « Ouais super, faisons-ça ! » L’autre moitié, et c’était sacrément proche d’un partage 50/50, me regardait comme si je voulais dessiner une moustache à Mona Lisa. « Non, c’est bon comme ça, commandez-moi un collier de rechange chez Litespeed ! »

Il y a deux types de personnes dans le monde.

Un vélo Litespeed (cadre en titane).

Au chapitre électro-mécanique

Je gagne ma vie en réparant des choses. Plus précisément, je répare des vélos. Depuis quelques années, la tendance est à l’ajout de moteurs électriques et de batteries aux vélos, ce qui en fait des VAE. J’ai des sentiments très mitigés à ce sujet4. D’un côté, l’élégance et la simplicité d’un vélo à propulsion purement humaine est une chose merveilleuse qui n’a pas besoin d’être rendue plus complexe. D’un autre côté, l’ajout d’une assistance électrique peut aider des personnes qui, autrement, ne pourraient ou ne voudraient pas faire du vélo. Si un déplacement en VAE remplace un trajet en voiture ou permet à un cycliste plus lent de suivre le rythme d’un compagnon plus rapide, je dois reconnaître que ça vaut le coup. Je fais cependant remarquer aux gens que le fait d’ajouter un moteur à un vélo double de fait l’univers des problèmes potentiels. Mais je suis payé pour régler ces problèmes, donc je suppose que c’est bon pour moi.

Aujourd’hui, j’ai reçu un courriel d’un client qui a réussi à abîmer le câble d’alimentation et de vitesse reliant le contrôleur au moteur de son VAE. Il m’a dit qu’il avait été « capable de régler avec succès le problème de câblage » mais que « l’assistance électronique ne fonctionne pas et la vitesse ne s’affiche pas ». J’imagine que son dictionnaire définit sans doute le mot « succès » d’une manière qui m’est peu familière.

Kurt Vonnegut a dit que l’un des problèmes de l’humanité était que tout le monde veut construire et que personne ne veut faire de la maintenance. Il n’avait pas tout à fait raison sur ce point. Certains d’entre nous aiment réparer les choses. Et nous aurons toujours du travail.

Micropoésie

En fouillant sur mes étagères, j’ai trouvé deux volumes de Modern Haiku (hiver/printemps 1991 et été 1991). Comme vous le savez peut-être, Modern Haiku est la référence en matière de haïku publié ici, dans les bons vieux États-Unis d’Amérique.

Je garde ces deux volumes comme un rappel que « oh oui, je suis un poète publié ». Voici les quatre poèmes que j’ai écrits dans ces deux numéros. Ici, vous les obtenez gratuitement !

Au bord de la brume…
cerf matinal et eau grise
il s’abreuve au bord


Rassembler les balles…
Les chants du cricket remplacent la lumière
dans la vieille grange


Refusant l’arme à feu
Je ne pourrais que me creuser la tête
pour la chasse aux mots


De minuscules traces de pas
et apparaît fugacement une souris
rongeant un os

Je me souviens que Modern Haiku a payé rapidement, en espèces, un dollar par poème.

Figurez-vous que j’ai résisté au désir pressant de quitter mon emploi d’alors.



Crédit photos :

Notes

  1. Après une première carrière comme développeur dans l’industrie du jeu vidéo qui l’a conduit à diriger une équipe pour un sous-traitant de Microsoft et à gagner beaucoup d’argent, il a quitté ce secteur pour devenir mécanicien vélo au début des années 2000 dans une perspective qu’on pourrait qualifier de simplicité volontaire. Voilà comment il décrit cet épisode dans un autre texte dactylographié (j’ai mis en gras une réflexion amusante qui fera sourire les libristes) : « I worked for a company that consulted to Microsoft, we did compliance testing on Microsoft compilers for various embedded chips. I managed a team of testers, so basically I went to a lot of meetings and sent a lot of email. I used to joke that unless you can find a job that will pay you to find sand at the beach, you won’t have any easier task than finding bugs in Microsoft software. I also used to say that this would be a really good job if you could work half the hours and get paid half as much. But the software world is ALWAYS filled with insane crunch deadlines and around 2002 I left that world behind.’
  2. Le texte sur le zen et celui contenant des haikus sont un clin d’œil amical au camarade JP qui en connaît un rayon en matière de micropoésie. Voir par exemple cet haiku récent de son cru.
  3. Le titre de l’édition française est Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes. NdT
  4. Lire par exemple son billet « Je n’avais pas besoin ni voulais d’un VAE, mais je suis bien content d’en avoir un ! ». NdT

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2 réponses

  1. janpeire dit :

    Très belle vision du monde contemporain doublée d’une belle découverte humaine. Ce début d’année est prometteur en traduction, c’est le souhait que je formulerai.

    Une précision sur Herrigel, en dehors de son cheminement très douteux dans l’Allemagne nazie, il semble que de l’école de tir à l’arc qu’il a fréquentée n’en était pas véritablement une au sens japonais du terme (c’est lisible sur les forums de tir à l’arc). De plus, son traité est loin du « zen », mais serait vendu aujourd’hui comme l’image attendue sur le « zen » par l’occident.
    À titre personnel, j’adore le livre (que j’ai de disponible si tu désires le lire) même si je sais pertinemment qu’il raconte ce que l’on veut entendre. Un appel à l’exotisme avant l’heure.
    Il en va de même pour le livre de son épouse, « la voie des fleurs » (sur l’art de l’ikebana).

    C’est également un avis personnel, mais j’apprécie vraiment le sous titre de « micropoésie » et le contenu du chapitre, forcément.

    Cadeau :

    Savarin au four
    — Le temps d’un copié-collé —
    Laisser refroidir.

    JPB

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