Politique du pochoir

C’est le printemps, il y a du graff dans l’air à Orléans. Je ne fais pas allusion à M. Chat ou au mur du cinéma des Carmes dévolu à l’expression artistique mais plutôt à la multiplication des pictogrammes vélo dans l’espace public. C’est joli, c’est frais, c’est réalisé avec application.

En revanche l’enthousiasme qui préside à leur soudaine multiplication laisse perplexe le cycliste qui a conscience d’utiliser un véhicule (article R311-1 du code de la route). Prenons le cas de la rue Bannier, là où elle débouche sur la place Gambetta. Les pictogrammes flambants neufs invitent le cycliste à monter sur le trottoir pour gagner trente mètres plus loin un passage piéton.

BvdVerdun_Gambetta
Invention du « passage vélo ».

J’imagine que tout cela part d’une bonne intention et que le but de ce jeu de piste est de traiter la coupure urbaine que représente ce vrai-faux rond-point de la place Gambetta. Le problème c’est qu’aucun cycliste respectueux du code de la route, soucieux de sa bonne insertion dans le trafic et du respect des piétons ne va pas tenir compte de ces pictogrammes.

RueBannier_cyclistes
La chaussée est trop belle pour la laisser aux seuls véhicules motorisés.

La perle de cette fièvre peinturlurante, on la trouve boulevard Alexandre Martin, là où le tram contourne la trémie de Place d’Arc. Je mets au défi quiconque – cycliste ou non cycliste – de trouver un sens (pratique) à ce marquage au sol.

BvdAlexMartin
Pour la beauté du geste graphique ou la prochaine compétition de BMX ?

Est-ce que cette politique du pochoir est digne d’une métropole ?

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2 réponses

  1. janpeire dit :

    Ce système de marquage en induit plus d’un en erreur, moi le premier. Très souvent, ces pictos, un peu partout, font croire qu’on se trouve sur une bande cyclable alors qu’il ne’n est rien du tout (devant le lycée Jean Zay — parc Pasteur, par exemple).

    La photo prise devant l’église St Paterne est révélatrice du fait que personne ne fait gaffe à ces pictogrammes peints pour faire croire (et qui mènent vers des « marches » car les jonctions à cet endroit ne sont pas plates dans mon souvenir).

    Effectivement, les pictogrammes pour la communication ne sont en rien une politique volontariste en faveur des déplacements à vélo à l’échelle d’une mégalopole.

    • C’est un véritable détournement de signalisation routière. Ces pictogrammes sont prévus dans la réglementation pour compléter/renforcer les vrais aménagements cyclables (DSC, bande ou piste).

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