Une voie verte sans issues à Saran
Première vraie journée de printemps par une douceur presque estivale. Le temps idéal pour pédaler plein nord direction Saran avec comme objectif le nouvel ouvrage d’art dont JP avait déjà parlé fin janvier dans « Le pont raccord qui manquait au décor ». La ville et le conseil départemental du Loiret ont fait pot commun pour le construire et ainsi désenclaver la ZAC des Portes du Loiret dans laquelle s’était installé en 2013 le « pôle santé » Oréliance (une clinique privée). Jusqu’à son ouverture en début d’année1, la zone était un cul-de-sac. Avant d’atteindre le pont, le cycliste a tout loisir d’emprunter une voie verte qui longe l’avenue Jacqueline Auriol. L’espace ne faisant pas défaut, la voie verte combine une piste cyclable bidirectionnelle et un espace de circulation piétonne2. Pour l’agrément des Saranais(es) d’outre-tangentielle, la voie verte commence même rue Passe Debout juste à l’ouest de cette rocade3.
Des défauts d’aménagement
C’est aiguillée par une Saranaise que Jeanne est allée s’égarer dans Saran faire un petit état des lieux de ce qui pose problème. En commençant par la rue Passe Debout.
Illustration en quatre manœuvres dans la vidéo suivante :
Au début de la voie verte rue Passe Debout, une bordure quasi infranchissable :
À l’autre extêmité de la voie verte, au niveau du rond-point de l’ancienne route de Chartres, rien n’a été prévu pour accéder à la voie verte dans le sens nord-sud4. Et sur la voie, deux panneaux font figure d’obstacle :
Entre ces deux points, un(e) cycliste obligé(e) de se faufiler entre des potelets et rouler sur des passages piétons pour entrer ou sortir de l’aménagement. Il y a certainement mieux à faire pour rendre l’équipement pleinement cyclable.
De bout en bout
Une fois la voie verte atteinte, circuler dessus est agréable. Ce le sera encore plus quand les arbres auront grandi.
Pour le constater, Jeanne vous propose de vous mettre dans la roue de deux Saranais :
Si la sortie après le pont a été prévue dans ce sens sud-nord, on peut regretter que ce soit sous le régime du stop et non du simple cédez-le-passage.
Et gardons à l’esprit qu’aux Pays-Bas, c’est tout l’itinéraire cyclable qui serait prioritaire aux intersections.
Notes
- Quelques jalons dans la presse locale :
« Quatre mois de travaux nécessaires à la requalification du rond-point », La République du Centre, 17 décembe 2017.
« Elle relie Oréliance au centre-ville », La République du Centre, 6 février 2018.
i »Fin des travaux sur la RD2701 pour relier nord et sud Saran », La République du Centre, 29 mars 2018.
- Ce qui relève de l’excès de zèle dans la mesure où, par définition, une voie verte est un espace partagé réservé aux déplacements non motorisés (y compris les cavaliers dans certains cas).
- « Mais pourquoi… la tangentielle porte-elle ce drôle de nom ? », La République du Centre, 8 avril 2018.
- Ce qui illustre en partie pourquoi le Cerema déconseille d’aménager une piste cyclable bidirectionnelle en milieu urbain : les intersections sont plus difficiles à gérer.
Dans le film de bou-en-bout, les ressauts de la caméra donnent une certaine indication de la qualité des intersection.
En venant d’Orléans, bin, le problème est clairement illustré. Beaucoup de vélo ne circulent pas sur le machin-vert à cause de la difficulté de monter dessus.
En venant de Saran, qui à commis « ça » : pas de panneaux, aucunes indications, pourquoi dans un tel espace nous avoir fichu dans les pattes des piétons au lieu de nous avoir réservé une piste de part et d’autre de l’ouvrage.
Avant l’ouvrage, coté Saran, il manque un chaussidou – voie centrale banalisée – rue du Stade pour le moins.
Globalement (clinique et pont), cet aménagement est médiocre, il est conçu comme ceux des années 90, sauf que depuis, des villes font des efforts, pas la métropole.
Et encore, le film a été fait un jour de beau temps, car il y a de l’eau qui stagne après 3 jours de giboulées. Même les arbres grandis, je ne changerai pas d’avis sur ce truc.
Pour les « pattes des piétons », c’est l’esprit « voie verte ».
Ils ont travaillé dans la continuité au niveau du pont. S’ils avaient aménagé deux voies cyclables latérales, se serait posée la question de « comment faire rejoindre la voie verte » au sens de circulation nord-sud après le pont.
Tu me rétorqueras, à juste titre, qu’ils ne se sont pas posé la question de savoir comment rejoindre la voie verte en sortie du rond-point !
Un trottoir & une piste cyclable de part et d’autre de la rue Jacqueline Auriol (et du pont à venir, les promoteurs immobiliers savaient (et pouvaient anticiper)), combiné à des bordures 0 (zéro), c’était le minimum syndical.
L’argent ainsi économisé aurait pu servir à aménager la ligne de désir, en « voie verte » pour le coup, le long de l’emprise du pôle clinique jusqu’à la voie expresse (le premier quart du plan) ; il y a le chemin, il est presque entretenu, il manque peu pour en faire un véritable équipement, sauf de la volonté.
https://becancaneries.wordpress.com/2017/09/28/journee-de-la-paix-aller-retour-a-saran/
Faudra que tu m’accompagnes explorer « l’au-delà de la ZAC » ! 😉
Pratique, j’y gagné 5 à 10minutes de trajet, que ce soit à vélo ou en auto, ce pont.
Mais l’aménagement pour les vélos, n’est pas idéal. Les panneaux avant de sortir à Saran m’ont de suite choqués, pourquoi ne pas les avoir mis sur le terre plein central ??
Les entrées et sorties sont une épreuve de gymkhana « côté Orléans » et une épreuve de contenteraient « côté Saran »
Et gare à celui qui a loupé l’entrée, j’y ai goûté un dimanche en revenant d’une sortie, étourdi, j’ai manqué les pistes, mais un dimanche vers midi,je ne venais pas grand monde… Si tant est que je gène.
Devant Oreliance un couple de beaufs ( désolé d’être désagréable) par la fenêtre passager m’indique de toute leur hargne le trottoir sur ma droite accompagné d’un sublime « et la piste cyclaaaaaableuuuuuhhh ! » Sans commentaires, je suis arrivé en même temps qu’eux au dernier rond point…
Fin de l’anecdote.
Aménagement qui aurait à mon sens été plus judicieux de mettre en unidirectionnel et donc bilatéral,mais noyé dans un aménagement fait pour les autos avant tout, où ce bout de voie verte n’est là que pour remplir les obligations, que pouvait on attendre ?
Les aménageurs de cet ouvrage (maître d’ouvrage) devraient avoir honte, les concepteurs de l’ouvrage (Maître d’oeuvre) devraient changer de métier, ou se mettre en selle pour tester le résultat… Merci aux cyclistes de la région de dénoncer ces aberrations.