Vitesse, accélération et précipitation

L’adage dit qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. En matière de mobilité urbaine ce serait plutôt vitesse et accélération. Les automobilistes ont beau accélérer entre deux feux, le vélo reste le moyen de transport le plus rapide en ville pour les trajets inférieurs à 5 km. C’est pourquoi, vus d’une selle, les dépassements effectués en ville ont très souvent un caractère consternant. À quoi bon brûler davantage de carburant, enfumer un peu plus la ville, pour freiner quelques dizaines de mètres plus loin ? Surtout que la manœuvre de dépassement comporte toujours des risques. On l’a vu récemment rue de Patay, et on va le constater de manière encore plus aiguë dans la vidéo qui suit, tournée rue Eugène Vignat :

Alors oui, depuis le décret n° 2015-808 du 2 juillet 2015 relatif au plan d’actions pour les mobilités actives et au stationnement, le chevauchement d’une ligne continue est autorisé pour dépasser un cycliste. Cela dit, cette évolution réglementaire ne fait sans doute qu’entériner un état de fait et le peu de scrupules des automobilistes. Et elle ne change rien au fait que la distance minimale pour dépasser est de un mètre (et un mètre cinquante hors agglomération).

À tous les automobilistes démangés par le prurit de l’accélération : venez appuyer sur des pédales de vélo au lieu de risquer la crampe sur une pédale d’accélérateur. Vous verrez : impossible de revenir en arrière. La ville à l’air libre, le corps en action, ça n’a pas de prix.

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