Travaux d’été chagrin de rentrée

Il y a du nouveau du côté de l’église saint Paterne, sur le boulevard de Verdun, dans le centre d’Orléans. Il y a deux semaines, JP en avait déjà touché un mot en évoquant – avec un sens de la formule qui n’appartient qu’à lui – ces « 200m qui vont de nulle-part à pas très loin ». Car en effet, au début de l’été, le gestionnaire de voirie orléanais a entrepris de matérialiser une piste cyclable là où se trouvait auparavant un « trottoir partagé ».

Sur Twitter

Avant le billet chez JP, un vélotafeur local avait ironisé sur ces travaux en écrivant : « Une photo aérienne confirme rapidement qu’il n’y avait clairement aucune alternative dans ce secteur ».
En effet :

Sur place

Alors ça donne quoi concrètement ? Pour l’esthétique globale, il faudra attendre la plantation des arbustes. Ce qui est sûr c’est que l’enrobé est bien beige. Est-ce bien une bande cyclable qui a été créée ? M’est avis que séparée ainsi de la chaussée il s’agit d’une piste cyclable. Ce n’est pas en jetant un coup d’œil au panneau placée à l’entrée ouest du nouvel aménagement qu’on en aura le cœur net car ce panneau, sauf erreur, n’existe pas dans la signalisation routière française :

Chacun son couloir et les autos (sur quatre voies) ne seront pas dérangées.

Bon point pour les PMR, en son endroit le plus étroit, l’espace piéton fait 1,45 m de large (le minimum réglementaire étant 1,40 m) :

Ne pensez surtout pas qu’il va être aisé de rejoindre la médiathèque.
Délicate attention que ce petit décrochement au niveau du pied du panneau.

Au niveau du confort de roulement, la succession de ces rigoles en ciment – qui ne caressent pas les roues dans le sens de la gomme des pneus – est un vrai point noir. Quitte à se lancer dans ces travaux, n’y avait-il pas moyen d’enterrer des conduites ?

En même pas cinq minutes sur place, Jeanne a vu des groupes de piétons prendre toute la largeur de l’espace, deux cyclistes user de leur sonnette, une cycliste passer sur le boulevard… et deux cyclotouristes qui manifestement se méfient du beige et dont on pourrait imaginer le dialogue :

Énigme de la voie

Au-delà du fait que ce nouvel aménagement n’est relié à rien et donc n’ajoute pas particulièrement de cyclabilité à la ville, il reste un mystère à éclaircir. La piste fait 1,20 m de large. Comment diable deux cyclistes peuvent-ils se croiser ? M’est avis que personne ne s’est posée la question et que le plus important aux yeux des décideurs était que les futurs arbustes soient à leur aise.

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1 réponse

  1. janpeire dit :

    Adiu dau Lemosin ent’auèi i a de las ondas portairitz°,

    Bravo pour le reportage « in situ ». En situation, je comprend les cyclotouristes, que sont-ils venus fiche dans cette portion beige — à noter que cette couleur¹ avait été rejetée par les riverains du Campo-Santo, pour cause de ressemblance avec la couleur des déjections canines urbains — cela caché aux automobilistes par les arbres, ouf, ils ne risquent pas de rester dans la ville.

    Bravo pour le décroché, je ne l’avais pas noté depuis la chaussée.
    Bravo pour la photo du picto « déjà de travers ».

    Dans le sens de la circulation, comment cela se termine-t-il ?
    Pour rejoindre la gare, bon courage ! Cycliste laisse ton vélo et devient piéton.
    Pour prendre la bande peinte sous la trémie, bon courage ! Cycliste, insère toi entre 2 séquences de feux.
    Pour aller dans le centre ville, bon courage ! Cycliste, reste sur ce qui n’est au final qu’un trottoir et continue de gêner les piétons.

    J’espère être invité pour l’inauguration — ou au moins, à la rédaction de la feuille de chou municipale qui prépare un titre dans le style :
    « Métamorphose urbaine réussie quartier médiathèque. C’est un visage radieux qui s’offre maintenant au passant le long de St Paterne. Les promeneurs à vélo, eux, sont particulièrement gâtés avec un revêtement différencié couleur sable de Loire, revêtement à haute tenue suspendue² qui leurs évite les dangers de la chaussée… ».

    JP Bertrand qui vient d’apprendre l’agression gratuite d’un cycliste à Bordeaux. Un vélotaffeur a vu une voiture s’arrêter devant lui, un conducteur en sortir pour lui casser la gueule. Le type est allé se faire soigner à l’hôpital (avant d’aller porter plainte).

    ° Bonjour du Limousin où ce jour nous avons de quoi établir une connexion avec la civilisation.
    ¹ visiblement, il y a encore des pots de disponible.
    ² ça veut rien dire 🙂

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