À vélo la ville est seize fois plus dense

J’ai découvert récemment en bibliothèque un livre qui a eu un certain écho lors de sa sortie en 2012 : Reconquérir les rues de Nicolas Soulier, architecte et urbaniste. Il existe d’ailleurs un site dédié à l’ouvrage et en février 2013, Isabelle Lesens lui avait consacré un billet sur son blog. Pour qui s’intéresse aux politiques cyclables comme moyen de rendre les villes plus apaisées et conviviales, il s’agit d’une lecture précieuse.

Une démonstration simple

Dans la dernière partie du livre, intitulée « Pistes d’action – quelques éléments », on trouve page 238 à 246 détaillé l’ « impératif n°3 : faire usage du vélo en ville ». L’auteur démontre de manière très simple que « le vélo est un outil qui permet de « densifier la ville » » en partant du principe qu’on se déplace à vélo « sans forcer » quatre fois plus vite qu’à pied. On aimerait pouvoir citer intégralement le texte de ces huit pages tant il est lumineux. En voici un extrait :

L’usage du vélo transforme ce que l’on trouve autour de chez soi de manière assez stupéfiante : on atteint dans le même laps de temps 16 fois plus de territoire, ce qui revient à dire que le tissu urbain paraît 16 fois plus dense si l’on va à vélo que si l’on va à pied ! Ceci est étonnant, et extrêmement intéressant dans les formes d’urbanisation contemporaines, car si la ville ancienne est appropriée à la marche, les extensions de cette ville sont moins denses […]. se déplacer en vélo, c’est multiplier par 16 la substance urbaine disponible à moins de 5 ou 10 minutes […].

Favoriser les déplacements à vélo c’est permettre un « urbanisme des courtes distances », sans densifier outre mesure l’habitat (cf. par exemple la brochure « Pour une ville désirable » du WWF).

Nicolas Soulier rappelle également que le vélo est un « outil convivial » – au sens qu’Ivan Illich a donné à l’expression – et que c’est aussi à ce titre qu’il permet de reconquérir les rues :

Enfin le vélo est un outil qui prolonge notre corps, et dans lequel nous sommes en relation directe avec ceux qui nous entourent […]. Alors qu’en voiture, nous sommes dans une machine qui nous enveloppe, une bulle de verre et de métal, qui nous sépare des autres, qui n’est pas conviviale.

En guise de prolongement sur le web

En attendant de consulter le livre, vous pouvez toujours visionner deux courtes interviews vidéos de l’auteur :

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3 réponses

  1. janpeire dit :

    Je n’ai pas lu, pardon, je n’ai pas encore lu le livre, mais les deux entretiens sont vraiment intéressants, malheureusement très courts.
    Merci de la découverte.

    JP

  2. Isa dit :

    Grand merci, Jeanne, d’avoir trouvé ce bouquin, et les vidéos.

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