De La Rochelle à l’île de Ré à vélo pliant : l’occasion d’une carte postale estivale

J’ai déjà eu la chance de me rendre sur l’île de Ré – à plusieurs reprises. Comme quasiment tous les touristes et autres résidents secondaires qui s’égayent par beau temps sur cette relativement modeste (presqu’)île au large de La Rochelle1, je suis monté à chaque fois en selle sur des vélos loués sur place. Cette fois-ci, grâce au généreux prêt d’un vélo pliant Tilt 500, j’ai eu l’occasion de tester un trajet train + vélo.
Par une espèce de coquetterie qui n’appartient qu’à celles et ceux qui ne pédalent qu’en ville, sur de courtes distances, je voulais atteindre l’île à vélo. Ne visant pas son extrémité ouest – là où les 257 marches du phare des Baleines attendent le pied ferme du visiteur – la chose était envisageable sereinement, même avec des roues de 20 pouces sur un vélo jamais pratiqué.

Un aller ou comment mouiller le maillot

Ce voyage en train comporte une correspondance. Le tilt 500 n’est pas léger-léger mais le second train arrivait sur la voie d’en face sur le même quai donc ce n’est pas là que j’ai dû mouiller le maillot. D’autant qu’il ne faisait pas chaud.

Ce tranquille voyage en train Orléans – La Rochelle m’a permis d’achever ma lecture du très bon essai de Stein van Oosteren Pourquoi pas le vélo ? paru en mai dernier. J’ai intérieurement souri en arrivant au chapitre consacré à l’intermodalité « vélo-train ».

Arrivé à la gare de La Rochelle, dont le parvis est en travaux, j’ai tâtonné pour m’orienter. J’ai utilisé OsmAnd pour me guider2 mais en l’absence de fixation de guidon pour mon smartphone, je devais m’arrêter tous les 300 m au début pour être certain de rester sur le bon itinéraire. L’avantage de n’avoir pas compris au milieu des bouchons comment suivre la trace proposée à la sortie de la gare c’est que j’ai débouché sur les quais magistralement piétonnisés depuis l’été 20153.

Photo prise au vol. On aperçoit en arrière-plan la tour Saint-Nicolas du Vieux-Port de La Rochelle.

C’est là que, nouveau venu dans la confrérie des utilisateurs de vélo pliant, j’ai en passant discrètement souri à ce fringant couple de quinquas qui prenait un café en terrasse, chacun veillant discrètement sur le Brompton plié à ses pieds. Une fois atteint l’avenue Edmont Grasset c’était beaucoup plus simple : plein ouest ! C’est là aussi que le jalonnement a fait son apparition, globalement trop discret. Je ne dirai rien sur la piste cyclable bidirectionnelle aménagée sur le trottoir… et qui s’interrompt aux arrêts de bus. Au détour de l’un d’eux je me suis retrouvé nez-à-nez avec un skater en descente, dont les réflexes heureusement étaient intacts.

Île de Ré me voilà !

Juste avant de déboucher sur le pont, j’ai croisé un cyclosportif qui a semblé jeter un regard miséricordieux sur ma dégaine de vacancier. J’ai compris pourquoi face au vent d’ouest et cette longue montée que représente le tablier de l’élégant ouvrage mis en service en 1988 – ça ne nous rajeunit pas. J’ai dû à un moment plafonner à 10 km/h, peut-être moins.
Mais je suis arrivé à bon port à destination sans encombre.
Et en nage.

Voici la version Relive de ce petit périple :

Quelques jours sur l’île ou « des vélos et des panneaux »

À l’inverse de Noirmoutier, dont j’ai tiré quatre billets à l’été 2017, je ne me suis pas livré à une exploration cyclable de Ré, ce n’était pas du tout le but de ce court séjour.

Photos et commentaires à suivre auront donc la légèreté d’une carte postale écrite négligemment avant la glace de quatre heures.

Aller chercher une glace chez le réputé glacier du port de Saint-Martin-de-Ré – La Martinière – accompagné d’un vélo racé, et certainement hors de prix, fait partie de l’art de vivre à la rétaise.

Les loueurs de vélo sont partout, et proposent tous des tandems et des VAE. La marque française Arcade se taille chez eux la part du lion.
Sans doute en raison de tarifs de location sensiblement plus élevés, les VAE sont loin d’avoir envahi les pistes de l’île.

Peu de vélos cargos en circulation. Les loueurs finiront-ils par proposer autant de longtails que de charrettes pour enfants ?

Quelques vélos-suiveurs originaux :

Siège-enfant so vintage de fabrication néerlandaise piqueté par les embruns.

Quand on aperçoit un vélo piqué de rouille, on ne peut s’empêcher de penser qu’il appartient à un authentique îlien. Cela dit j’ai vu un local d’un âge avancé pédaler sur une magnifique monture :

Comment vieillira-t-il su l’île ?

Parfois, ces vélos vintage apparaissent très bien entretenus :

Freins à tambour à l’avant et à l’arrière. Cadre repeint avec soin.

Le vélo comme symbole de l’art de vivre à la rétaise est exploité par des commerçants, comme ici au cœur de La Couarde-sur-Mer :

L’été, la population de l’île est semble-t-il multipliée par cinq4. L’île est donc envahie de voitures et, dans une moindre mesure, de vélos. Mais c’est surtout cette dernière catégorie de véhicules qui fait l’objet d’une attention particulière, le stationnement sauvage automobile étant par ailleurs largement pratiqué dans les si jolies ruelles des communes de l’île partout où l’estivant juge que c’est le moins gênant le plus pratique pour lui.

Voici un très modeste florilège de cette signalisation :

Détente et hydratation

Connaissez-vous le Limo-Rubus ?

Framboises fraîches, sucre de canne, jus de citron et limonade.

Un retour ou comment faire preuve de patience

Pour retourner sur le continent et atteindre la gare de La Rochelle, j’ai emprunté la navette motorisée qui hélas n’était pas maritime. Près de deux heures et demi pour faire un trajet qui ne doit prendre que 40 minutes… et deux minutes chrono pour attraper le train à la descente du car !
Le premier chaotomobile du chassé-croisé estival du samedi était spectaculaire.

Patience à l’arrêt de car.
Patience dans le car – dont les soutes étaient déjà pleines.

Moralité : rien ne sert d’arriver sur l’île à vélo si c’est pour repartir en car !

Je ne sais pas si ce genre d’enseignement est délivré dans cette cabane.

Prolongement en vidéo

Une vidéo en espéranto sous-titrée en français déniché par le camarade JP.
Le gars va jusqu’à Saint-Clément-des-Baleines et en revient. J’ai l’impression qu’il roule à VTT. Cela donne un bon aperçu de l’ile et des différents types d’aménagements cyclables qu’on y rencontre :

Notes

  1. Le caractère « modeste » de Ré est simplement une allusion à ses dimensions, non à son marché immobilier.
  2. Pour un tour d’horizon des applis de cartographie libres, voir sur le Framablog.
  3. « En images : le Vieux Port de La Rochelle désormais piéton », Sud-Ouest, 6 juillet 2015.
  4. « Combien sommes-nous vraiment sur la côte charentaise en été ? », La Charente Libre, 25 août 2017.

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2 réponses

  1. janpeire dit :

    On voit ce à quoi passe son temps un célèbre ancien soixante-huitard et ex trotskiste retiré à Ré, poser des interdictions —vélo — partout.
    Enfin, cela garantit peut-être la convivialité de l’île.

    Au regard de la faune cycliste, un vélo pliant, même mal proportionné, même vert-pomme-fluo, ne doit pas donner un air ridicule à qui le chevauche 😀

    JPB

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