Dessine-moi un atelier vélo participatif

Les services d’Orléans Métropole travaillent à l’élaboration d’un nouveau plan vélo qualifié parfois de « schéma d’intentions ». C’est dans ce cadre que par deux fois des ateliers participatifs ont été organisés. Les premiers ont eu lieu début novembre (3 ateliers par grande zone géographique). Les derniers ont eu lieu les 15 et 16 mars, à nouveau 3 ateliers dans 3 lieux différents. Une co-construction soumise au bout du compte au bon vouloir des élu(e)s qui décideront des suites à donner. Après les municipales du printemps 2020 ?

Retour au Lab’O

Samedi matin, plus de deux ans après une première visite (voir Encore raté), force est de constater que les stationnements vélos devant le Lab’O n’ont pas changé. Toujours des pince-roues. Et puis là, avec cet afflux soudain – une petite quarantaine de participants – ça sature (comme du côté de la médiathèque d’Orléans).

N’en ajoutez plus !
Pour sécuriser le cadre, une seule solution : la rambarde.
Le rez-de-chaussée du Lab’O, un espace confortable.

Jouer cartes sur table

Le services de la métropole sont accompagnés par deux consultants du cabinet Inddigo. Ils ont procédé à un audit in situ des aménagements et services cyclables existants à l’été 2018 et ont présenté aux élu(e)s le résultat de leur mission d’étude le 11 octobre 2018. C’est à la suite de ces travaux préparatoires qu’ont été organisés ces séries d’ateliers participatifs.

Lors des premiers ateliers, de grandes cartes par secteur sur lesquelles étaient matérialisés des propositions d’axes à réaliser ont été soumises à l’appréciation des participants qui ont pu annoter les documents et signaler tout élément pertinent. C’est en partie à partir de ce premier retour des usagers présents – dont certains impressionnent par leur connaissance du territoire métropolitain – que les consultants d’Inddigo ont préparé les documents de travail de cette seconde série d’ateliers1.

Réseau structurant, réseau de desserte locale, circuits loisirs/tourisme, points noirs, les différentes tables proposaient autant d’axes de travail. Le format prévu, deux heures tout compris (dont introduction et restitution), est trop court pour aller au bout de la démarche. C’est légèrement frustrant. On imagine cependant ce que pourraient donner des séances de travail régulières de ce type entre services techniques et représentants d’usagers. Ne serait-ce que pour développer une vraie culture technique vélo commune2.

Cachotterie autocollante

Parmi les participants, un chenapan avait amené une pile de stickers anti-GCUM et en donnait à qui voulait. Succès ! Une façon comme une autre de rappeler que des aménagements cyclables non respectés ne servent à rien. L’élu orléanais présent qui s’est rapidement éclipsé a raté ce bon moment.

C’est clair, c’est net.

Des ateliers parallèles ?

On apprend dans le dernier numéro d’Orléans.mag (le n° 166 du mois de mars) que l’heure est au renouvellement des conseils consultatifs de quartier (CCQ). Et on apprend que dans les quartiers est et nord, les CCQ se sont fixés entre autres comme thèmes « circulation et pistes cyclables ». Tiens, tiens. Est-ce que les participants à ces ateliers de travail sont au courant de l’élaboration du plan vélo ? Qui fera le lien entre ces instances et la métropole ? L’heure n’est plus aux réalisations bancales3 et sans impact significatif sur le report modal.

Il ne reste plus qu’à espérer que le futur Schéma Directeur des Itinéraires Cyclables – nom officiel du plan vélo – sera suffisamment prescriptif pour éviter des arbitrages politiques repoussant à un avenir toujours plus lointain la réalisation d’une métropole cyclable.

Il est plus facile pour un(e) élu(e) de passer par le trou du O que pour un conducteur de vélo-cargo de traverser du nord au sud la métropole.

Notes

  1. Principale différence entre les deux jeux de cartes : la présence des deux passerelles presque promises par Olivier Carré à un horizon lointain. La passerelle de centre ville était figurée dans l’axe de la rue Notre-Dame-de-Recouvrance comme déjà évoqué.
  2. Les deux consultants spécialisés vélos apportent de ce point de vue une expertise très précieuse. Tous les documents fournis par leurs soins le démontre.
  3. Ou même aux réalisations défiant toute logique comme le projet sur le mail ouest qui, sauf erreur, a été « élaboré » en CCQ.

Vous aimerez aussi...

7 réponses

  1. Yann d'Orléans dit :

    Merci Jeanne pour ce billet. Ayant assisté à l’atelier qui se déroulait au LabO, je me permets de te proposer mon ressenti pour ma première participation.

    Commençons par les points positifs :
    -Une quarantaine de personnes ont répondu à l’appel. Je trouve que c’est pas mal pour le peu de publicité autour de cet évènement. Une majorité de séniors, quelques actifs et une (dynamique) ado ont échangé pendant toute la matinée.
    -Des propositions toujours argumentées et étayées d’exemples concrets vécus par les bicycletteurs d’Orléans.
    -L’occasion de mettre un visage sur des personnes avec qui vous échangez sur les réseaux sociaux. L’occasion aussi de s’échanger les bons plans vélo de l’agglo.

    Maintenant les points négatifs :
    -Très peu d’actifs… Dommage car cette population aurait pu parler de ses trajets vers les grandes aires industrielles ou de travail (Pôle 45, BA 123, …)
    -La présence transparente de l’élu en charge de la circulation. Il n’a pas ouvert la bouche de la matinée sauf pour se moquer en messes basses de l’ado qui faisait un comparatif avec les Pays-bas lors de son débriefing. Ce comportement démontre tout l’intérêt que porte Orléans envers les vélos.

    Bonne soirée à tous et à bientôt sur nos vélos.

  2. Benoit Perrussel dit :

    Merci pour le retour sur la session orléanaise
    me concernant; participation sur la session de Saint Jean de Braye ;
    je suis vélotafeur quotidien; sur le périurbain Saint Jean de Braye Est, Semoy, Fleury, Saran, Ormes Pôle45

    mes remarques négatives :
    1/ y-a tellement à dire que….C’EST TROP COURT !
    2/ je trouve dommage d’avoir été obligé de prendre mon PC et mettre en partage ma connexion internet mobile pour expliquer les affaires avec google maps.: à mon avis la meilleure façon de procéder aurait été de projeter sur le VP un PC connecté et détailler point par point avec un animateur, on focus un sujet, 2 min d’échanges avec tous et basta…
    3/la faible mobilisation que j’attribue à un défaut de communication/sensibilisation; malgré LaRèp qui pousse (merci vraiment à eux d’ailleurs !)
    4/les dessertes structurantes reprennent le schéma réseau existant sur trop d’endroits; j’ai rappelé que pour une expérience vélotaf réussie il y a 2 conditions : – circuler confortablement sur des pistes cyclables sécurisées ET gagner du temps, or ces 2 conditions ne seront pas respectées si la Métropole persiste à associer le réseau cyclable au réseau routier. on ne se déplace pas à vélo quotidiennement comme on se déplace en auto…tant que c’est pas compris; on emportera pas l’adhésion des autres usagers

    mes remarques positives :
    1/l’existence même de cet atelier ; on ne pourra pas reprocher que l’on n’a pas été consulté ; même si le format n’est peut être pas parfait ; à ce sujet je trouve vraiment excellente l’idée de systématiser ce type d’événement sur un format court par exemple bi-annuel ?, ciblé et dans une vraie démarche d’amélioration continue ! je suis partant à fond sur la partie Nord.
    2/me concernant ; je me suis focalisé sur les points chauds (mon combat quotidien !) : les grands giratoires du pôle 45, Montaran, Leclerc Fleury, et surtout DIOR : j’ai eu le sentiment qu’il y a une vraie volonté d’agir; donc super !

  3. The Potager dit :

    « Je me gare où je veux et je vous emmerde » haha Excellent ! Dans la même veine, Velorution avait fabriqué des stickers à coller sur le parebrise des voitures garées sur les pistes cyclables : « Les personnes mal garées sont souvent mal baisées » Provocateur, un poil dangereux si l’on se fait prendre en flagrant délit par le conducteur, mais très drôle !!

  4. janpeire dit :

    « On imagine cependant ce que pourraient donner des séances de travail régulières de ce type entre services techniques et représentants d’usagers. »

    C’est dit.
    À voir les réalisations récentes, parfois de bon sens dans l’idée générale, mais fichues en l’air par l’absent⋅e du paragraphe, c-a-d, l’élu⋅e !
    Je suis surpris de voir à quel point les élu⋅e⋅s sont satisfait⋅e⋅s des réalisations.

    En partie d’accord avec les critiques de Yann après des participation à ces ateliers, le plus grave étant de mélanger allégrement « loisir » et trajets utilitaires.

    Cependant, dans celui de vendredi soir, nous avons pu clairement demander :
    – de ne plus dire « piste cyclable » — une participante a clairement expliqué ce qu’est une piste, une bande, un trottoir — au fil de 450km d’imaginatude ;
    – de ne plus poser l’étron en béton ;
    – de faire faire les détours aux automobilistes, non-pas aux cyclistes ;
    – d’avoir du jalonnement ;
    – à défaut d’avoir une piste dessinée d’une bande unique de bitume, de ne plus avoir les ressauts plus ou plus hauts — dangereux et inconfortables — comme cela est le cas sur le trajet du cani-crotte qui relie l’hôtel de la mégalopopole à l’aire de stationnement du théâtre.

    JPBertrand

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.