Perfection du hors-champ dans Orléans.mag

L’été s’achemine doucement, et chaudement, vers sa fin. Le numéro 160 « été 2018 » du mensuel municipal Orléans.mag perdra bientôt toute fraîcheur mais pas tout intérêt, loin de là. Autant le dire d’emblée, j’aime bien Orléans.mag. Dans le genre organe de propagande communication municipale, c’est très bien fait. Le format magazine, la maquette soignée, les photos de qualité, tout traduit le professionnalisme de l’équipe qui le produit. Les brèves, portraits et articles sont rédigés avec juste ce qu’il faut d’habileté et de savoir-faire journalistiques en matière de titraille. Enfin, l’encart détachable On sort ! est utile. Je prends donc connaissance de chaque nouveau numéro sans déplaisir malgré les encarts publicitaires qui s’y trouvent ici et là.

Hors de ma vue, hors de ma ville ?

Destiné par nature à présenter sous un jour favorable les actions de la municipalité, ce numéro estival – que vous pouvez télécharger via ce lien – a poussé très loin le principe du hors-champ. La couverture qui montre deux cyclovoyageurs arrêtés contre le parapet du pont George V est un modèle du genre. Aucune voiture à l’horizon ou à proximité. Y compris en arrière plan sur les quais qui sont de toute façon masqués par des arbres pleins de vigueur. Oubliées les longues files de voitures pare-choc contre pare-choc qui rendent périodiquement la fréquentation du maigre espace piéton si peu plaisant – bruit incessant et air pollué. Ou alors la photo a été prise un dimanche après-midi et nos deux voyageurs de passage ont effectivement bénéficié de l’opération hebdomadaire une voie sans voiture.

La couverture du numéro 160 « été 2018 » d’Orléans.mag.

Le cri assourdissant de la nature

A l’intérieur du numéro, le « cahier d’été » Cap sur l’Orléanais – annoncé à la une – occupe quatorze pleines pages. Il évoque tour à tour les vingt-et-une communes de la métropole (en dehors d’Orléans elle-même). Sur les photos d’illustration, du vert – beaucoup de vert – de l’eau douce, des bateaux, des canoës, des vélos…  et pas une seule voiture, en mouvement ou même stationnée. Ni bus, ni tram du reste. Si l’on s’en tient aux thèmes et endroits retenus, l’Orléanais est un havre de nature et – on le renifle presque – d’air pur. Mais comment se déplace-t-on principalement dans ce territoire ?

La double page sur Ormes, Saran, Chanteau…

Il serait instructif de tester les itinéraires cyclables pour se rendre aux différents points d’intérêt évoqués dans ces pages. La green attitude en prendrait certainement un coup.

Orléans Métropole fantasmée comme une ville verte : au-delà de la communication, cela rappelle combien les externalités négatives de l’automobile – et de l’aménagement urbain qu’elle impose – contrarient des désirs bien réels.


Crédit photo : Rolands Zilvinskis sur Unsplash

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1 réponse

  1. janpeire dit :

    Merci du conseil lecture… une illustration de l’écotartufferie :

    « Lorsque les températures grimpent et que l’air devient étouffant, rien de tel qu’une promenade en forêt pour profiter de la fraîcheur de ses chemins ombragés. Direction Chanteau […]. Au départ du parking […] il n’y a qu’à repérer le panneau PR6 (petite randonnée), puis à suivre le fléchage jaune […] »

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