Scène de la vie quotidienne rue de Patay

Usager non caréné de l’espace public – comme le piéton – celui/celle qui se déplace à vélo a besoin qu’on respecte son espace vital. Le législateur l’a d’ailleurs parfaitement compris et a transcrit cette exigence de sécurité dans le code la route. Pour mémoire, un extrait de l’article R414-4 :

Pour effectuer le dépassement, [tout conducteur] doit se déporter suffisamment pour ne pas risquer de heurter l’usager qu’il veut dépasser. Il ne doit pas en tout cas s’en approcher latéralement à moins d’un mètre en agglomération et d’un mètre et demi hors agglomération s’il s’agit d’un véhicule à traction animale, d’un engin à deux ou à trois roues, d’un piéton, d’un cavalier ou d’un animal.

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En noir, la portion de la rue de Patay en sens unique. Capture Géovélo.

La rue de Patay, qui joint la place Dunois à l’avenue de Paris, est à sens unique entre la rue de Lahire et la rue du faubourg Bannier. Dans cette portion, la largeur de la chaussée est inférieure à 4 mètres. Il y a du stationnement automobile des deux côtés de la voie. Pour rappel, l’article R412-9 (dont les dispositions récentes sont sans doute ignorées par l’immense majorité des conducteurs/trices) dispose :

Sur les voies où la vitesse maximale autorisée n’excède pas 50 km/ h, un conducteur de cycle peut s’écarter des véhicules en stationnement sur le bord droit de la chaussée, d’une distance nécessaire à sa sécurité.

Autrement dit un cycliste – qui occupe déjà un mètre de chaussée – circulant à environ un mètre des voitures garées à sa droite laisse moins d’un mètre d’espace libre à sa gauche. C’est matériellement impossible de réaliser dans ces conditions un dépassement au volant d’une berline d’1,85 m de large. Si le cycliste serre à droite, prenant le risque d’un emportièrage, ça devient possible. Entre ces deux positions, c’est la zone grise du je passe comme je veux — je vais quand même pas patienter derrière un vélo alors que je peux accélérer pour atteindre plus vite le prochain ralentisseur ou le prochain feu rouge.

Dans la vidéo qui suit, réalisée sans huissier et sans trucage, est illustré ce comportement.

Nul doute que vous connaissez bien d’autres rues dans lesquelles ce type de comportement est observable.

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4 réponses

  1. janpeire dit :

    Plusieurs remarques :

    1/ la cycliste peut postuler à « Orléans cycle chic » !

    2/ peut-être est-ce une illusion d’optique mais il me semble que aucune place de stationnement n’est équipée de cette « marche » que les aménageurs aiment fourrer sous les roues des vélos (ou des piétons) ; il me semble même que ce sont des jonctions « plates » ou 0 (zéro). A priori, pas de problème pour évacuer l’eau.

    3/ Mais alors, pourquoi, si un tel équipement existe, les aménageurs ne les utilisent-ils pas lors des jonctions des routes avec les piste-sur-trottoirs. Cela économiserait un peu les vélos et rendrait les trajets plus confortables. Cette remarque est faite sans oublier que les voitures, elles, sont équipées d’une suspension.

    • Je confirme seuil zéro de chaque côté de la rue modulo la rigole d’écoulement des eaux de pluie (qui, placée perpendiculairement, fait le délice du cycliste qui prend le « trottoir partagé » du boulevard de Verdun).

  2. janpeire dit :

    Il y aurait donc des équipements « centre-ville-agglomération-métropole » et des équipements « banlieues », j’ai du mal à le croire 🙂

  3. Yann d'Orléans dit :

    Il faut transformer ce tronçon en vélorue.
    Bien que cela ne ferait que de rappeler le code de la route.

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